Je me suis mise à porter un masque, mentir d’être heureuse.
À chaque appel de ma mère sur le téléphone de mon oncle…
Vous savez déjà… il jouait le modèle parfait, celui qui aime sa nièce et qui prend bien soin d’elle,
tout en demandant de l’argent, encore et encore… mais derrière, je n’avais même pas la moitié de cet argent,
sachant que je suis une femme, j’ai des besoins importants pour la survie de mon corps.
Je ne parle pas de nourriture, non, des choses de toilette intime.
Puis un jour, je décide enfin d’en parler avec lui sans vraiment en demander… Ma mère me disait avoir envoyé beaucoup d’argent dès qu’il me la passait.
Ah oui, il mettait le haut-parleur de son téléphone pour savoir tout ce qu’elle me disait.
Alors vous comprendrez par là que je n’ai pas pu me mettre à dire ce qui se passait.
Mais la vraie question est : est-ce qu’elle me croirait si je disais qu’on me maltraitait ici ???
Je crois pas. Elle voit en lui le sauveur numéro 1 vu que c’est ici que je me suis remise à parler.
Alors je l’écoutais et répondais juste "oui".
Mais on dit qu’une mère ressent plein de choses.
Car au début de l’année scolaire, elle envoya quelqu’un dans mon collège qui me prêtait son téléphone à chaque fois.
Et elle me parlait, s’ouvrait à moi et s’excusait d’être partie avec de la colère contre moi,
et qu’elle était en train de se battre pour obtenir des papiers pour que mon frère et moi venions auprès d’elle…
Des promesses ?? Toujours et encore.
Je ne voulais pas y croire de peur d’être blessée encore une fois,
car le un an que j’étais censée faire chez mon oncle s’est transformé en plusieurs années.
Je comprenais qu’il soit énervé et racontait à toute la famille que je suis un poids que ma mère avait abandonné chez lui.
Aah toujours moi… j’en peux plus.
Réalité :
— Maman.
— Oui, Henriel ?
— Je peux avoir un téléphone pour t’appeler ?? Et je veux pouvoir gérer mon argent moi-même.
— Ah…
— J’ai besoin de serviettes pour femmes et du parfum.
— Mais ton oncle…
— Je suis épuisée en classe car je ne mange pas… il me donne juste 500 pour me déplacer de la maison à l’école, c’est pas suffisant.
— Quoi ??? Répète, il te donne combien ? Et pourquoi tu ne m’as rien dit ?!
— Allais-tu me croire ??
Elle garda un long et lourd silence puis :
— Je suis désolée. Pardon, je m’excuse pour tout ça… on fera comme tu as dit.
Je me chargerai d’envoyer juste ce que tu manges chez lui, et le reste tu iras le récupérer toi-même pour tes besoins.
— Merci.
— Henriel, mon enfant ? Je suis encore désolée…
Je fais mine de ne pas comprendre et je raccrochai et remerciai son amie.
Le lendemain… tout s’enchaîna avec le monsieur qui venait sur demande de maman.
Marché, achat, et je suis rentrée.
Légèrement heureuse, sans savoir que je venais de me vendre toute seule.
Les mois passèrent et mon oncle vit que l’argent que ma mère envoyait était peu… il s’énervait contre moi.
Les choses qu’il gardait autrefois en silence sortirent.
Il me demandait de demander à ma mère plus d’argent.
Je ne pouvais pas faire ça.
Il se mit à me cracher des horreurs sur la vie que menait mon frère aîné resté ailleurs.
— Tu vas te plaindre chez ta mère hein ??
— Non.
— Non ?? Tu te fous de moi ?? C’est ma sœur, elle m’a pas tout dit, mais j’ai compris que tu étais allée mentir.
— Mais tonton…
— Ferme, ferme ça. Tu étais mieux silencieuse… qui t’a autorisé à l’ouvrir ??
Je suis restée silencieuse.
— Tu finiras comme ton frère, nul et bordel.
À ce moment, je n’ai pas suivi, mais je lui ai répondu :
— Pas à moi… (murmure)
— Quoi ??? Répète !
— Je disais que ça ne m’arrivera pas, et mon frère n’est pas foutu. Tes malédictions iront sur tes propres enfants. (en colère)
— Espèce de petite sorcière !!! Tu oses me répondre ?? Tu as bien grandi, tu te crois arrivée hein ? Je vais te couper l’envie de l’ouvrir à nouveau.
Il se précipita sur moi, me gifla et me poussa en me serrant la gorge.
— Kouf kof kof… aaaah !
— Tu vas voir, salope !
Ses enfants sortirent de leurs chambres et nous séparèrent.
— Tu verras, je vais te pourrir la vie.
Il se tournait pour chercher je ne sais quoi,
et finit par entrer dans notre chambre, prit mon sac d’école et me foutit dehors.
— Sors de chez moi, dépêche !
Ses enfants :
— Papa, ne fais pas ça !
— Laissez-moi virer cette ingrate !
Je n’ai pas eu besoin de continuer à forcer.
Il fallait que je me trouve… mais loin d’ici, loin d’eux.

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