En première page de l’électro-journal de Montréal.
Un robot doté d’une conscience.
Un scientifique a réussi à doter un robot d’une conscience. Malgré le que la ville soit plongée dans la pénombre! Ne perdons pas espoir!
Ces derniers mots plongèrent la ville dans le doute. C-313 passa ses 5 premières années de sa vie dans un laboratoire où on avait peine à y voir, car les luminaires et les ampoules n’avaient pas été dépoussiérés depuis plus de vingt ans. Des fissures se dessinaient sur les murs épais et chaque coin de la salle était recouvert par des toiles d’araignées. Dans le fond de la pièce, une lampe pendante au bout d’un fil électrique provenant du plafond, éclairait faiblement la table métallique rouillée où C-313 avait été créé.
Un certain après-midi, un mur, à bout de force, s’effondra, libérant une vague de Co² dans le labo déjà en ruine. Elle tua toute forme de vie humaine et animale. Il fut complétement détruit laissant seul C-313, qui s’afférant à son activité favorite, le dessin. En voyant le désastre, il se dit qu’il devrait surement se cacher des personnes qui voudraient fouiller les lieux pour retrouver le prototype. Dehors, le gaz carbonique envahissait l’air. Depuis le bug de L’an 2038, on avait cherché à retrouver toutes les données 32 bit perdues. On chercha 1001 solutions sans y arriver. Plus le temps passait, moins l’air passait en priorité. En plus de ça, les méthodes pour les récupérer saturaient l’atmosphère de gaz qui, en trop grande quantité, pouvait tuer. C’est alors qu’en 2055, on passa une loi qui interdisait d’aller dehors sauf si l’on possédait un masque à gaz, réservé aux familles riches. Heureusement (ou pas) pour 313, il n’avait pas besoin d’air pur ni d’air tout court ! Il passa donc deux ans à se cacher, ou se demander : pourquoi avoir fait cela ? Juste y penser le faisait pleurer. Pourquoi avoir créé un robot avec une conscience, se disait-il. C’est cruel ! Il sanglota très longtemps. Mais, un matin où l’on voyait bien le soleil dans le ciel brumeux, une lumière d’espoir arriva.
-Allo, lui dit un enfant muni d’un masque anti Co² qui avait un air plutôt enjoué. Oui! Je parle à toi monsieur le robot. Voudrais-tu venir te cacher chez moi? On aide les robots de type C abandonnés. C’est-à-dire les robots munis de conscience. On les appelle aussi les consibot. Pour conscience et robot. Tu vois?
Bien sûr qu’il savait. Il en était un! Il s’empressa de hocher la tête, car, de toute façon, il n’avait plus rien à faire d’autre. Les 18 ans qui suivirent se passèrent dans une maison avec une famille qui l’avait merveilleusement accueilli.
De tous les humains, c’était Éloi avec qui il s’entendait le mieux, car c’était lui qui était venu le sauver. De tous les robots, c’était C-514 avec qui il s’entendait le mieux, car il avait un sens immense de l’empathie qui lui remontait le moral. Hélas, toute bonne chose à une fin. Une fuite de gaz apparut en plein milieu de la nuit, tuant tout humain présent à l’intérieur du logement sans leur laisser le temps de réagir. Le feu éteint du foyer, mais encore chaud, brûla le Co² produisant une explosion qui réveilla les machines en mode charge, alertant les autres, encore debout. Celles-ci prirent toutes la fuite pour une course contre la montre intense.
-313, cria C-514, DIRIGE-TOI VERS LA PORTE D’ENTRÉE!!!
-JE NE PEUX PAS! LE SAS EST BLOQUÉ PAR UNE ROCHE!
-632! dit alors 514, SOULÈVE LA ROCHE!!!!
-C’EST BLOQUÉ!!! dit l’humanoïde costaud.
-D’ACCORD! ON PASSE PAR LA SORTIE DE SECOURS!!!!!!
Une seconde plus tard, une tonne de robots se ruèrent vers la porte.
-Rendons-nous aux ruines du CHUM!!! dit un des androïdes.
Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent à l’hôpital abandonné.
-Mais… Où est C-514? demanda 313.
-Euh… En fait… Il est… commença l’un des survivant.
-Mort. Écrasé par les débris. finit par dire un autre.
La nouvelle eut l’effet d’une bombe pour lui. Le consibot ressentit une immense vague de tristesse. Non. C’est impossible! Il ne peut pas être mort! Il y a sûrement une explication! Je ne veux pas. Il n’est pas mort. Il… N’est… Pas…
-MORT!!!!
Il alla s’enfuir en courant, envahi par la tristesse, derrière une énorme pierre qui lui semblait familière. Le labo!!! 7 ans de sa vie ont été ici et il prenait ça pour un privilège de pouvoir revoir cet endroit, malgré le fait que cela ne pouvait lui rappeler que des mauvais souvenirs. Puis il passa 25 ans ici avec les robots qui, hélas, mourraient un par un, car on les avait construits de sorte qu’ils ne survivent que dans les usines. (Le matériel était moins couteux pour ce type de robot.) Sauf le tout premier prototype qui fut réussi : C-313. En plus de ces problèmes s’ajoutèrent la rumeur que les humains voulaient faire un ‘’grand déménagement’’. Pourtant, personne ne semblait savoir ce que cela voulait dire. On apprit alors très vite ce qu’était le fameux projet…
Un beau matin, il ne restait que 313 en vie. C’était le premier de l’année 2150. En sortant de son mode charge, il aperçut ce qu’il craignait voir…
ÉPILOGUE
(2115) Après la disparition du premier consibot créé sur terre, une équipe de recherche va fouiller les lieux. Malheureusement, ils trouvent une trace de C-313. Ils ont avec eux le dernier dessin réalisé par l’androïde : un plan d’un vaisseau spatial. C’était un grand fan de l’espace. (2125) La NASA apprend bien vite la nouvelle et s’empresse de se renseigner sur le sujet. Elle arrive donc à cette conclusion : le vaisseau fonctionne et peut voyager plus vite que tous les prototypes créés par l’homme. Elle tente donc quelques fois de le modifier pour faire voyager des millions d’humains à bord. (2149) On a enfin réussi à le faire fonctionner avec une taille colossale. (2150) Le vaisseau commence son périple avec à bord, tous les survivants sur l’île de Montréal…
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