Nous étions devant un immense bâtiment rose et doré, orné de petites pierres bleues et vertes. Une douve était creusée dans le sol et un pont levis se trouvait devant la porte presque aussi haute que le mur du château. Il devait au moins faire 2 kilomètres de long par 3 kilomètres de large par 1 kilomètre de haut.
-Bonjour. Je viens en tant que troisième gardien, au nom du créateur.
Quelques cavaliers de rubis commencèrent à tirer sur une chaîne de métal. Le pont commença à descendre et après un bon 30 secondes de descente, il acheva enfin son long voyage/pivotement. Les trois amis/connaissances entrèrent dans l’imposante “maison” accompagnés de deux gardes qui veillaient à ce que rien ne se passe de mal. Les murs étaient peu décorés, avec un tableau par-ci par-là, contrastant beaucoup avec le gris de la pierre. Quel endroit lugubre! Une dizaine de décamètre plus loin (car oui, je suis le seul qui utilise la mesure “décamètre” dans le monde), on eût arrivé à la salle des trônes.
-Bonjour cher créateur, dit une personne sur le trône.
-Sa majesté le roi Turlututu, disait-je en s'inclinant devant ce dernier.
-Que vous amène t-il ici vous et cette chose à droite, questionna-t-il en montrant Bob 1 du doigt.
-Hey, lança ce dernier.
-On a besoin de ton aide pour sauver le monde de l’apocalypse, répondit Louis, l’espoir dans sa voix.
-Pfff… la routine. Quand on est le quatrième gardien… j’ai pas vraiment envie de m’embarquer là-dedans… si y’a pas de chien…
Soudainement, on entendit un soupir d’ennui provenant de la poche de Bob 1. Celui-ci sortit Bob 2 de sa poche. Étonnamment, il n’y avait plus de chocolat sur la feuille. Bob 2 avait l’air de s’ennuyer alors j’ai eu l’idée du siècle.
-Bob 1, est-ce-que tu as un chien?
-Oui. Il s'appelle Max.
-Super!
Je commençai à dessiner des pattes, une tête, des oreilles, des yeux (toujours vite fait), et un peu plus tard, j’avais terminé mon oeuvre: Max 2! Bob 2 avait l’air très content! Et ce n’était pas le seul…
-OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOH!
Un chien, remarqua Turlututu avec surprise comme si il n’avait jamais remarqué que j’étais couché par terre pour avoir une surface de travail pour dessiner. Je viens avec vous!!!
-Facile, remarqua Louis.
À ce moment-là Turlut monta sur Louis et dit à Bob 1 et moi d’embarquer aussi.
-On pouvait monter Louis?? Et si on l'avait su… on aurait évité au moins un quart d’heure de marche, s’outra Bob 1.
-Ça prends de l’expérience pour monter un cheval comme moi, répliqua Louis.
-Ah oui? Et pourquoi?
-Pour ça!!
Soudainement, le groupe des quatres a commencé à léviter et puis...
A pris son envol.
***
Je n'arrivais pas a y croire. Louis n’était pas un cheval! C’était un pégase!
-Dommage qu’on ne pouvait voir le ciel car j’aurais bien aimé observer les étoiles d’un autre point de vue, dis-je.
-Hé, tu ne pouvais pas te téléporter toi? Dit Bob 1 à l’adresse de Louis.
-Non. Je voyage dans les lignes du temps. C’est tout. Si c’était aussi facile, on aurait déjà fait le tour de la planète. C’est d’ailleurs pour ça qu’on est en train de voler, répondit-il.
-Grâce à moi, dit turlut avec le sourire aux lèvres.
-On va où au fait, demandai-je avec des points d’interrogation dans les yeux.
-On vas voir D-114 dans l’usine de métal, répondit Louis.
-Hé! Mais je l’ai déjà rencontré celui-là!
-Je sais, mais on a besoin de lui donc on va aller là un point c’est tout.
-J’ai jamais eu d’objection à ça moi!
-Ah, ok. Je ne l’avais pas remarqué dans ton ton de voix.
Dans la grotte, les ailes du pégase perçaient l’air avec une fluidité grandiose. Le vent sifflait à mes oreilles. Puis, une question me vînt en tête.
-Que fabriquent t-ils dans cette “fameuse usine”, demandai-je à notre monture.
-Pas grand chose en fait. Ce n’est pas vraiment une usine à proprement parler mais disons que ça a des engrenages un peu partout. En fait, ça se rapproche plus du style steampunk qu’autre chose, répondit ce dernier.
-Hmm, ok.
Plus tard, on dut prendre une pause car nous étions en vol depuis au moins 30 minutes. Louis était épuisé et avait besoin de repos. Bob 2 aussi d’ailleurs en avait besoin. Je lui ai alors dessiné un lit. Malheureusement, au lieu de rester sur la feuille, il est apparu à côté de Bob 1. Ensuite, j’ai pensé à une autre alternative.
Si le lit se retrouve dans la réalité, ça veut dire qu’il doit bien se déplacer à un moment. S’il se déplace, c’est parce qu’il est attiré par quelque chose. Et si on attache une chaîne à un lit qui est attachée à une poutre par exemple, bien qu’il soit attiré par la terre, il reste en l’air. Donc si on reproduit cela sur la feuille…
Je commençai à dessiner des chaînes et un lit et… il flottait en l’air sur la feuille! Bob 2 a eu l’air au anges. Il se coucha dans le lit encore en suspension dans le vide.
-Tu veux un lit toi aussi, demendai-je à Louis.
-Non, pas besoin. Je n’en ai pas besoin.
-Moi, pas d’hésitation, je saute sur l’occasion, s’exclama le roi en sautant sur le lit / l’occasion.
Pendant la pause, je me suis dit que ce serait une bonne idée d’explorer. Je commençai à marcher vers la droite. Je vis une petite coccinelle de pierre. Je me couchai par terre et je mis ma main sur le sol pour que le petit insecte vienne dessus. Plutôt que de grimper sur celle-ci, elle a préféré voler pour atteindre la super surface que j’avais créé devant ses yeux. Comme je m’y attendais, elle ne vînt pas se déposer doucement sur ma main mais elle arrêta plutôt de battre des ailes, comportement normal de ces petits êtres provenant tout droit de mon imagination. Quand elle atterrit sur ma main, j’ai aperçu qu’elle était extrêmement lourde (pour une coccinelle je parle, j’aurais bien pu la soulever du bout de mes bras sans effort). Ensuite, elle me fit un sourire trop mignon! Cela me fit sourire en retour. Un ronflement me tira de mes rêveries.
-Rhooooooooooonnnnnn… fuuuuuuuuuuuuuuuuuu!
C’était Turlut qui s’était endormi sur le lit que j’avais dessiné. Je me suis dit que ça serait un bon moment pour enfin utiliser mes bouchons d’oreilles mais à la milliseconde où je les ai posé sur mes oreilles, Louis se leva et annonça qu’il s’était bien reposé et qu’il était prêt à repartir.
-Sérieusement?? Je ne pourrai jamais les utiliser ces trucs-là, m’exclamai-je avec agacement.
-Apparement pas, me répondit le pégase. Et c’était reparti pour un tour.
***
Le vol s’est bien passé pendant le reste du trajet. J’ai dû dessiner deux ou trois collations mais ça m’embête pas trop. Tout ce qui compte, c’est que l’équipe soit bien nourrie. Je commençai à trouver que c’était ennuyant sans musique donc j’ai dessiné un ordinateur et un haut-parleur. Comme par magie prévisible, ils apparurent les deux sur la feuille de papier. Je suis allé sur Spotify et j’ai mis la musique Thriller de Michael Jackson. Je trouvais que ça allait bien avec la situation. Quatre aventuriers s’aventurant dans une “grotte” sombre et lugubre. Mais dès que j’ai mis la musique, on m’a bombardé de demandes.
-Mets Space Oddity, s’exclama Louis.
-Non non! Mets Our destiny lies above us de Interstellaire, dis Turlut.
-J’AI MIEUX, commença Bob 1, PETIT PONEY!
Toute l’équipe le dévisagea avec un regard qui voulait dire: NON, on ne mettra pas petit poney.
-JE TRANCHE, dis-je, on met Thriller. Après, on mettra Space Oddity et Our destiny lies above us.
-Et petit po…
-NON.
À la fin de la dernière musique, qui n’était PAS petit poney, Louis pris la parole.
-Cher amis, je vous annonce que nous sommes arrivés!
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