"Bon, c'est pas en restant assis que je vais découvrir ça, hm?" Fit Caleb, reprenant sa camisole et sa veste et les remettants sur son corps.
Nathanahel lui sourit et se mit à genoux derrière sa table, sortant d'en dessous une chaise flottante, bleu pâle et un peu cabossée "J'ai encore ta chaise, si tu veux te promener dans l'atelier."
Caleb lui sourit en retour, et grimpa sur la chaise, qui grinça et bippa. Il relaxa dans l'étreinte moelleuse des coussins du dossier, et poussa un des boutons, qui fit avancer la chaise vers le mur d'un coup sec.
"Heeeyyy elle fonctionne toujours aussi mal, eh?" Dit Caleb, tournant la chaise et fonçant sur Nathanahel, qui perdit l'équilibre et rigola. "Ahah, ben elle est pas jeune-jeune tu sauras!" Il répondit, poussant la chaise hors de son chemin pour se relever et retourner à son travail. Caleb se retourna et se dirigea vers la porte de sortie.
"Oh, attends!"
Caleb s'arrêta et se retourna. "Hm?"
"J'ai trouvé un vieu bras prototype dans la remise, si tu veux l'avoir en attendant."
Il tendit un bras qui faisait deux fois la taille de son bras original, d'une couleur sombre, grisâtre métallique, avec des fils sortants un peu partout du membre.
"C'est pas super, mais c'est le mieux que je peux faire en attendant que tu retrouves ton bras original."
Caleb attacha le membre à son épaule, le bougeant de haut en bas pour bien s'y habituer. "C'est correct, t'inquiètes pas."
Il se retourna par la suite, et ouvrit la porte de la cabine. "Bon, j'vais dire salut aux autres." Nathanahel le salua, et se remit au travail.
Caleb était sur le point de sortir de la pièce, lorsqu'un bruit assourdissant se fit entendre. Caleb s'arrêta et se pencha instinctivement, yeux grandissants avec surprise et confusion.
Un coup de fusil?
"Aahhh, tabarnak, pas encore…" marmonna Nathanahel, posant ses instruments et se dirigeant doucement et lentement vers la remise, pour aller chercher son téléphone.
"Un voleur? Encore?" Chuchota Caleb, toujours penché.
"Ouais."
Ce n'était pas la première fois que quelqu'un essayait de voler des pièces ou des machines, surtout pas en se servant de la violence pour y arriver. Caleb le savais bien, tant de fois qu'il avait reçu un coup de fil venant de Nath lui racontant ses mésaventures. Mais c'était la première fois qu'il y assistait par lui-même.
Des cris venant de l'atelier retentirent, et Caleb se releva d'un coup, avançant rapidement vers la source du bruit. Pourquoi donc? Il allait se faire tuer s'il continuait comme ça!
Il arriva au centre de l'atelier. Il y avait un homme qui se tenait là, criant des ordres aux travailleurs, un fusil à la main. Son visage et son corps étaient marbrés de fils, pièces métalliques et machines, en plus d'un tattou entourant son œil organique. La main gauche, celle qui tenait le fusil, était complètement artificielle, mais vu l'apparence générale du membre, c'était évident qu'il n'était pas de bonne qualitée. Les doigts tremblants enroulés autour de l'arme étaient squelettiques, minces et sales, comme la jambe droite de l'homme.
L'homme se retourna, s'apercevant que Caleb était là, et s'approcha de lui rapidement.
"HEY, TOI, BOUGES PAS OK???"
Caleb s'arrêta net, et fixa le fusil. Son cœur battait la chamade dans sa poitrine, et mille et unes pensées couraient en rafales dans sa tête.
Mais, soudainement, tout s'arrêta lorsque le voleur pointa son fusil sur le torse du jeune homme.
"Donnes-moi ton bras, ou j'te le prend de force." Siffla l'homme, poussant le bout de l'arme contre la poitrine de Caleb.
Avant que quiconque ait le temps de réagir, Caleb, visage maintenant sérieux, regard froid et concentré, s'empara du poignet du voleur de sa main gauche, tordant le bras de l'assaillant, qui tira en l'air trois fois, essayant de se défaire de l'emprise. Caleb sauta de sa chaise et sur l'homme, le faisant tomber sur le côté, et lui attrapa l'autre main, s'emparant du fusil de sa main libre et le pointant vers la nuque du voleur. Il resta silencieux, fixant le vide, yeux rivés sur la tête de l'homme.
"Whoa, hey hey heyheyheyhey, ç-ça va, hein?" L'homme s'écria, se débattant pour se libérer, ses mains se tordants pour attraper le fusil enfoncé dans sa nuque. "J-j'allais pas te tuer pour vrai, j-j'voulais juste te faire peur, a-allez, t'es pas sérieux j'espère."
Caleb cligna des yeux, et fronça des sourcils, soudainement confu. Qu'est-ce qui c'était passé? C'est comme s'il avait agit instinctivement, mais… ses mouvements… c'était comme s'il était habitué de faire ça…
"Reste couché. Le patron a appelé la police, tu t'en sortiras pas comme ça."
Le voleur grogna et fit la moue, et pendant une fraction de seconde, Caleb se calma, relaxant ses muscles crispés par le stress en respirant lentement.
Mais d'un coup, l'homme se redressa, faisant voler Caleb à l'autre bout de la pièce. Il tomba sur le sol, roulant sur le côté, et tourna la tête vers l'homme, qui essayait maintenant de s'enfuir avec des pièces qu'il venait de prendre dans ses bras, les travailleurs de l'atelier faisant de leur mieux pour le retenir, mais, sachant qu'ils n'avaient pas la force ou l'agilité de Caleb, il ne tarderai pas que le voleur se sauve.
Est-ce qui lui restait assez de temps pour courir après lui?
"NATH, MES JAMBES!"
Aussitôt, les deux jambes de Caleb roulèrent sur le sol près de lui, et il les enfila le plus rapidement possible, reprenant le fusil qui était à terre et le fourrant dans sa poche arrière, avant de foncer dans le tas et sauter sur le voleur, qui venait tout juste de passer la porte du magasin.
Les deux hommes tombèrent et culbutèrent dans la rue, mais le voleur se releva plus rapidement, et commença à courir. Caleb soupira fort, et se releva à son tour en titubant, courant dans les ruelles sombres, essayant de son mieux de rattraper le voleur. Il savait qu'il le rattraperai. L'homme n'avait pas l'air d'un homme très en forme, vu sa stature maigre et son apparence stressé, il finirait bien par ralentir à un moment donné, et Caleb pourra sauter sur lui.
Il accrocha quelqu'un par l'épaule par accident, et se tourna pendant un instant pour s'excuser. En se retournant par la suite, il ne s'aperçut pas tout de suite qu'il était sur le point de foncer sur un mur. Ses jambes se contractèrent, dans un effort insensé de s'arrêter sans se faire mal, mais, au dernier moment, ses mains, comme agissants de leurs propres gré, s'agrippèrent au mur, et il commença à l'escalader, gardant ses yeux sur le voleur. L'homme regarda derrière lui, une expression soulagée peignant ses traits, mais son visage s'assombrit et ses yeux s'agrandirent lorsqu'il porta son regard en haut, et vu que Caleb était toujours bien là, maintenant courant sur les toits.
"Comment avait-il fait ça?" Était sûrement la question qui tournait maintenant en boucle dans la tête voleur, qui paraissait à présent extrêmement terrifié et avait l'air d'essayer de courir plus vite.
Mais c'était aussi ce que se demandait Caleb, qui était très surpris de sa soudaine capacité à grimper des murs de briques comme si de rien n'était.
Mais cette réponse devra attendre, car le voleur venait d'aboutir dans une rue vide, et Caleb avait maintenant la possibilité de sauter sur lui.
Le jeune homme piqua un sprint et sauta du dernier toit, atterrissant par terre avec un craquement sourd, sentant ses jambes bloquer un peu avec le mouvement continu. Elles commençaient sûrement à surchauffer. "Allez, juste quelques mètres de plus…" il pensa, voyant que le voleur se dirigeait vers un entrepôt, qui avait l'air abandonné, vu son état de décrépitude avancée.
"HEY!!" Fit Caleb, qui s'approchait de plus en plus.
Le voleur se retourna, poussant un gémissement similaire à celui d'une souris mourante, et trébucha, s'accrochant à la porte de l'entrepôt pour l'ouvrir, et rentra. Caleb prit le fusil de sa poche et sauta dans le bâtiment, portant l'arme devant lui et examinant la pièce du regard.
Elle était sombre, remplie de caisses métalliques, et elle sentait la rouille et la poussière.
Caleb se dirigea vers le centre de la pièce. Tout était silencieux. Quelques machines bippaient un peu partout autour de lui.
Et soudainement, il entendit des chuchotements venants du coin de la pièce.
Il vit deux hommes, quelques mètres d'où il était. Le voleur, pièces toujours en mains, et un autre homme, plus grand et costaud, avec des tatouages sur les bras.
Caleb s'appuya sur une caisse près d'où les voix venaient, et écouta.
"....il grimpait sur les murs, il courait sans s'arrêter, c'est comme si y'était une machine, c'était freakant.."
"Et il est là en ce moment? Tabarnakkk... Donne-moi les pièces, j'les mets dans le truck et on part."
Ils allaient partir!!
"LES MAINS EN L'AIR! À GENOUX!!" Caleb s'écria, bondissant de derrière la caisse en pointant le fusil vers les deux hommes, qui se tournèrent, surpris.
Ils obéissèrent, s'agenouillant devant Caleb, qui s'approchait lentement. Les pièces que tenait le voleur tombèrent au sol dans un bruit assourdissant, qui résonna dans la pièce vide.
"C'est même pas un Ange, pourquoi tu m'a dit ça?" Chuchota l'autre homme au voleur.
Un Ange? Oh, un Mage de Jezebel.
"J'ai l'air d'un Mage? Merci du compliment, mais non, je suis juste un gars ordinaire."
Il fit un geste du menton vers les pièces, pointant le fusil vers le voleur.
"Laissez-les là. Toi, t'a un téléphone?"
Le voleur acquiesça, et Caleb tendit son bras robotique. "Donne-le moi. J'appelle mon boss."
L'homme qui se tenait à gauche du voleur se leva soudainement, et bondit sur Caleb, lui aggripant le bras, essayant de l'arracher. Caleb lui pointa le fusil sur le front, ce qui le fit reculer, mais avant qu'il ne puisse réagir, le voleur se leva et le frappa, en plein sur la figure.
Caleb trébucha et, perdant l'équilibre, tomba, main encore aussi serrée sur le fusil. Il grogna, se relevant lentement à quatre pattes, main armée haute tendue devant lui.
Du rouge tomba sur le sol froid de béton. Ah, son nez saignait.
Il l'essuya du revers de sa main, et se leva complètement.
Encore cette sensation froide, sensation de déjà vu…
"Oh, vous voulez vous battre, hein?"
L'homme fit signe au voleur de partir, et leva les poings en l'air. "Vas y, j'ai été dans l'armé, j'peux le battre facile, vu sa taille."
Le voleur commença à courir en direction de la sortie, et Caleb essaya de le suivre, mais l'homme le poussa, et Caleb se retourna, se penchant juste au moment où l'homme était sur le point de frapper. Dans une fraction de seconde, il tira dans la direction d'où le voleur était parti, satisfait lorsqu'il entendit un cri et le son d'objets qui tombent, puis se retourna et reposa son attention sur l'homme. Il évita ses coups. Il était lent.
Il en évita un autre, et lui en donna un au menton.
Mais comment savait-il ça?
L'homme lui agrippa le bras, mais Caleb fit de même, laissant tomber son fusil, le souleva et se pencha par en arrière rapidement, faisant atterrir l'homme au sol brusquement. Caleb s'arrêta, le regarda pour vérifier s'il était toujours conscient, puis se dirigea vers la sortie. Le voleur était à terre, sa jambe en sang. Caleb se pencha, fouillant dans les poches du voleur pour prendre son téléphone, et le sortit.
Il l'alluma et composa le numéro de Nathanahel, portant l'appareil à son oreille.
"Nathanahel Vermillon, réparateur."
"Nath! T'es capable de tracer le signal du téléphone? Je sais pas trop je suis où là, et il faudrait aller chercher le voleur et son collègue."
"Ouais, les policiers sont encore là, j'vais demander. Raccroche pas, hein?"
Caleb rigola, et regarda le plafond. "Pas grand chance, non."
Mais soudainement, un coup de balle retentit, et Caleb, instinctivement, porta sa main gauche devant son visage pour se protéger. La balle frappa le métal, et il le sentit se trouer avec l'impact.
L'homme s'était relevé, et avait pris le fusil que Caleb avait échappé!
L'homme chargea, et Caleb l'évita de justesse.
"Caleb? Cal, qu'est-ce qui se passe???"
La voix de Nathanahel sortie du téléphone, et Caleb, tout en évitant les coups de l'homme, qui venait d'épuiser sa dernière balle et essayait maintenant de le frapper, reporta son attention sur le téléphone. "O-oh, ça va! L'accolyte essaie juste de me tuer, c'est tout!"
Il s'écria, avant d'échapper son téléphone pour faire une roulade, avant de donner une jambette à l'homme, qui tomba. Il étendit sa jambe, le frappant au visage, puis se releva, rattrapant le téléphone par terre. "Ça va, mais grouille-toi quand même!!"
"Ouais ouais, la police s'en vient, attends un peu."
Il reçut un coup de poing dans la mâchoire et grogna, enssainant un coup de pied dans les côtes de l'homme, qui souffla.
"Facile à dire, oui!!!" Cria Caleb, avant de se faire frapper au ventre, le faisant encore échapper le téléphone, qui se brisa avec l'impact.
"Câlisse de marde-" Il s'exclama, retournant son attention vers l'homme et le poussant. L'homme lui agrippa le bras gauche, et l'arracha d'un mouvement, ce qui ne fit qu'énerver Caleb encore plus.
"Et comment tu va te battre comme ça, hein??" fit l'homme avec un air victorieux.
Caleb grogna et soupira, enlevant le bout restant du bras prototype de son épaule.
Comment?
"Avec ça."
Et de sa main valide, sans savoir si ce geste était impulsif ou inné, il s'empara du visage de l'homme, et un picotement familier lui remplit le bras. Puis, un flash bleu pâle, comme un éclair venu des cieux, apparu dans la main de Caleb, suivit par toutes les ampoules et machines autour explosants, et par une douleur aiguë, qui frappa ses jambes. L'homme vola à l'autre bout de la pièce, un filet de fumée suivant son visage, et Caleb, lui aussi à terre, sonné, étourdi et sentant ses jambes brûlées, tomba dans les pommes, sans même avoir le temps de se demander quoi que ce soit.
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