J'ai fait un rêve étrange,
t'étais pas dedans
mais j'ai pensé à toi
Préambule
Le déluge.
La pluie folle et lourde qui martèle notre peau et noie nos enfants. On raconte que naguère, au temps des premiers êtres, alors que l’univers n’était que lumière et ténèbres, le monde connu 300 jours de tempête.
Sept enfants naquirent pendant cette apocalypse. Ils furent appelés les enfants du déluge. Trois autres enfants naquirent, la première nuit qui suivit la fin de la pluie. Ceux là, furent nommés les damnés. Ils furent choisis pour veiller depuis les cieux sur les éléments qui régissaient tout ce qui nous entoure. Les enfants du déluge, protecteurs de la lumière, la chérissaient. Les damnés, de leur côté, protégeaient la nuit et ses ténèbres. Ensemble, ils faisaient régner sur le monde une paix sans pareil. Immortels, ils ne pouvaient être tués que par la main de Dieu. La lumière et les ténèbres, comme le chaud et le froid, la douceur et la colère. Tout ce qui fait de ce monde ce qu’il est, était gardé par ces dix êtres sacrés. La balance entre l’ombre et la lueur était maintenue, et tant qu’elle serait stable, l’univers connaitrait l’harmonie.
Hélas.
La légende raconte qu'Ysmaïl, le plus jeune des damnés, déroba un jour l’élément tant protégé des enfants du déluge. Aveuglé par sa soif de pouvoir, il dévora la lumière. Ses compagnons tentèrent de l’arrêter, mais il était trop tard. Cet être qui fut si pur avait corrompu l’équilibre parfait d’un monde renaissant de ces cendres.
Ysmaïl se transforma en monstre fait de jour et de nuit, et commença son massacre. C’est alors que le seul être en mesure d’arrêter cette tragédie fit son apparition. De sa main divine, il fendit le ciel, et enferma Ysmaïl dans une prison orageuse, qu’il scella pour toujours. Quand aux anciens compagnons du prisonnier, il fit d’eux des mortels, afin de demeurer le seul être régissant la lumière et les ténèbres, et que plus jamais ne se produisent de si funestes événements.
La paix n’était plus qu’un lointain souvenir, perdu à jamais dans la mémoire honteuse d’un Dieu impuissant. Alors que tout semblait perdu, l’être suprême prit sa tête entre ses mains, et se mit à penser. Il ne restait que lui, et son royaume de cendres. Tel une chimère, il se leva.
Des larmes du prisonnier, il fit des rivières et des lacs, des cendres de l’ancien monde, il fit la terre et les montagnes, d’un sifflement, il fit le vent et la tempête. Des vestiges de la lumière et des ténèbres, il créa de nouveaux êtres, qu’il façonna à l’image des anciens protecteurs des éléments.
Malheureusement, il savait que rien ne serait plus jamais comme avant. Ysmaïl avait dissolu a jamais l’équilibre entre les deux éléments. Mais Dieu savait qu’il n’avait pas tué l’espoir. L’espoir de voir un jour quelqu’un rétablir l’harmonie.
Reclu dans son royaume de solitude, attendant de voir une nouvelle paix renaître, il observa. Encore et encore, saison après saison. Mais plus les êtres se développaient, plus il ne voyait que violence et haine. Désespéré, il abandonna peu à peu la vie créée des siècles plus tôt, et se retira des cieux.
Les années passèrent, et la légende devint silence. Silence qui une fois de plus, mourût dans le sanglot de la pluie.
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