Le duc et sa famille quittèrent la chambre. Anastasiy essaya de réorganiser le peu d'informations qu’il avait pour essayer d’élucider le mystère de son accident. Mais il lui fallut vite se rendre à l’évidence : il n'en savait pas assez. L’explosion pouvait avoir deux causes. La première pouvait être un accident. Peu crédible, mais pas impossible non plus. Quant à la seconde hypothèse, celle-ci était déjà bien plus probable. Très clairement, sa famille était riche. Il était donc fort possible que quelqu’un ait essayé de l’attaquer chez lui pour le voler. Cependant, quelque chose avait mal tourné et une explosion avait eu lieu. Est-ce que l'assaillant l’avait attaqué et, que pour se défendre, il avait déclenché une explosion, sachant que l’on viendrait immédiatement à son secours ? Malheureusement, Anastasiy ne pouvait que théoriser à partir du peu d'informations qu’il avait.
Il fut tiré de ses pensées lorsqu’il entendit toquer à sa porte. Après qu’il eut donné son autorisation, Calogero entra, accompagné d’une autre personne. Le nouveau venu arrivait au niveau des épaules du majordome des Dralyon et affichait un sourire jovial, bien différent de l’expression austère de Calogero.
“Jeune maître, je vous présente Veronica, qui sera votre valet personnel à partir de ce jour et ce jusqu’à ce que vous le souhaitiez.”
“Enchanté Veronica. Je m’excuse par avance, mais je vais avoir beaucoup de questions.”
“Vous n’avez absolument pas besoin de vous excusez, jeune maître ! Cela est mon travail de répondre à vos questions et de vous assister dans votre quotidien !”
“Je vois. Dans ce cas, je compte sur toi.”
“Je ne vous décevrai pas, jeune maître !”
Et effectivement, Veronica ne le déçut pas. Au cours de la semaine, le jeune valet su répondre parfaitement à chacune de ses requêtes. Ses connaissances sur le duché aidèrent grandement Anastasiy, même si rien ne le prépara vraiment au choc sur l’importance de sa famille.
Le Duché des Dralyon s’occupait du territoire de Draehion. En soit, cela n’avait rien de spécial, mais le territoire de Draehion avait une histoire particulière, et avec, les Dralyon. En effet, le premier Dralyon, Eamon, n’était ni plus ni moins que le frère du premier Empereur de l’Empire de Draeleon, alors appelé l’Empire de Lirdiff. Lorsque l’Empire fut créé, Eamon décida de s’installer de l’autre côté de la chaîne de montagne de Draediff afin de protéger son frère et son peuple. En effet, le plus grand danger ne venait pas du Royaume de Fabel dont ils venaient de se séparer, mais du continent de Pasias qui se situait à l’Est de l’Empire nouvellement créé. Le continent de Pasias était un lieu extrêmement dangereux en raison de l’absence totale d’êtres intelligents. Les seuls habitants connus de cette terre désolée étaient des monstres, certains faibles, d’autres forts. Mais cela n’avait pas stoppé le premier Dralyon qui partit à la conquête des terres tombées aux mains des monstres. Repoussant les vagues de créatures les unes après les autres, il agrandit considérablement l’Empire et peut-être aurait-il pu conquérir entièrement le continent de Pasias, si sa progression n'avait été stoppée par une mer de sable noir, mais surtout par le Seigneur de cette terre : Günel le Dragon.
“L’armée d’Eamon combattit courageusement cet être à la puissance écrasante, mais cela ne suffit pas. Le dragon resta insensible à toutes leurs attaques, alors qu’un simple souffle lui suffit pour réduire à néant la moitié de l’armée. Mais les soldats ne se découragèrent point et ne battirent pas en retraite. La raison ? Eamon, qui, malgré ses blessures, continuait de se relever. Le combat dura un long moment, jusqu’à ce qu’un miracle se produisit.”
“Un miracle ?”
“L’épée de votre ancêtre délogea une écaille du dragon ! L’armée, comme le dragon, furent surpris, à tel point que le dragon cessa de combattre et éclata de rire. Puis il déclara : “Humain, tu as accompli ce que nul être n’était parvenu à faire jusqu’à ce jour. Nous, dragons, sommes les seuls à pouvoir nous blesser de la sorte. Mais aujourd’hui, tu as prouvé que vous, êtres au temps aussi éphémère que celui des insectes, pouvez être aussi dangereux que nous. Humain, pour cet acte, je t’offre le nom de “Dralyon” et je t’autorise à porter mon image !”. Puis Günel battit de ses immenses ailes et disparut à jamais.”
En entendant la fin de l’histoire, Anastasiy laissa son regard tomber sur le blason des Dralyon. Un visage de dragon tenant dans sa gueule un soleil se confronta à son regard, défiant Anastasiy de baisser ses yeux. Mais le sang des Dralyon coulait en lui et un sourire prédateur se dessina sur ses lèvres.
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