J’ai passé la plus grande partie des deux dernières décennies à faire la navette entre la péninsule acadienne et Moncton avec en plein milieu la ville de Miramichi qui, pour une raison ou une autre, m’a toujours eu l’air un peu “creepy”. Peut-être parce que je passe là souvent à l’automne, ou les films et les décorations d’Halloween sont partout, le ciel est gris et les feuilles sont mortes. Peut-être c’est parce que cette ville a été le terrain de chasse d’un serial killer tristement célèbre quand j’avait 4-5 ans et que les émotions et les peurs des adultes m’ont marqué inconsciemment…
...ou peut-être que cet endroit a une histoire vraiment creepy. Comme par exemple cette île, l’ile Sheldrake, qui a hébergé un hôpital (ou plutôt une prison!) de lépreux au cours du 19e siècle avant que les malades soient déplacés à Tracadie...et mieux traités mais c’est pas la seule île à glacer le sang dans le coin.
En quatrième année, j’ai lu une bande dessinée sur le Grand Dérangement. Les héros de l’histoire trouvent refuge parmi les miliciens de Boishébert lors de l‘hiver 1756. Ils sont décimés par la famine jusqu’à devoir se nourrir de peaux d’animaux. Je ne savais même pas que c’était possible! Des années plus tard, j’ai entendu parler de cet hiver en termes plus crus au Musée Acadien de l’Université de Moncton ; un “hiver en Enfer” ou les ges ont été “réduits par la famine à manger le cuir de leurs souliers, des charognes, et même des excréments d’animaux, la bienséance m’oblige à supprimer le reste”
Ça peut être quoi, ce “reste” qui est si indécent?
En tout cas, l'île ou ça c’est passé porte toujours le nom déformé de Boishébert: Beaubear island, sur la rivière Miramichi, légèrement en amont de la ville qui porte le même nom et qui a toujours un petit air creepy que je peut pas expliquer...
Comments (0)
See all