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Sous tes paupières, la vie.

Chapitre 16

Chapitre 16

Jul 25, 2022

Chapitre 16

Elodie

Après un long trajet en silence, on arrive chez Léo vers minuit. Je ne réalise pas vraiment ce qui vient de se passer. Et un vague malaise persiste malgré moi vis-à-vis de ma mère. Est-ce que ça signifie que c’est la fin de notre relation ? Elle reste ma maman. Même si elle m’énerve et qu’elle m’exclut de sa vie. Je ne suis pas prête à tout balayer. Elle était ma seule famille, car mes grands-parents sont morts et je ne connais pas mon père.

Comme s’il sentait mes doutes et mes hésitations, Léo m’entoure de ses bras et me tient chaud pour me réconforter. Je déteste avoir froid. J’ai besoin d’être un peu seule toutefois, et vais me doucher longuement, pour évacuer cette soirée, pour la laisser couler avec l’eau brûlante.

Quand j’arrive dans la chambre, il m’attend. Il est en train de lire, assis d’un côté du lit. Il lève les yeux vers moi et son visage s’illumine. Il est beau, malgré son nez cabossé, avec ses cheveux et ses yeux presque dorés. Tu veux m’en parler ?

-          Pas vraiment. Enfin, je ne sais même pas ce qu’il y aurait à en dire. Ma mère voulait me contrôler en me forçant à vivre chez Guy. Ils ont sous-entendu qu’on avait une relation incestueuse toi et moi mais Jérémy s’est interposé. Guy a pris mon téléphone. Ma mère a une double vie et m’a laissée partir.

-          Une double vie ?

-          Je sais pas. J’ai lu ça dans ses yeux. Elle me cache des choses. Pas qu’à moi d’ailleurs.

Léo semble méditer sur ces derniers mots et éteint la lumière. Mais je le sens tendu contre moi.

-          Je n’ai jamais considéré qu’on était comme frère et sœur. J’ai ressenti des tas de trucs vis-à-vis de toi quand on s’est rencontrés, mais la fraternité n’en a jamais fait partie.

-          Quoi comme trucs ?

-          Déjà je t’ai trouvée jolie, avec tes grands yeux derrière tes lunettes. Ensuite je crois que j’ai apprécié ta douceur. Physiquement, par exemple quand tes cheveux me frôlaient, et vu leur longueur, c’est fréquent. Mais aussi mentalement. Tu n’as jamais été dure avec moi, tu as toujours fait comme si on était pote, dès le début. Tu étais sympa. Et après, face à Guy, je crois que j’étais admiratif…

-          Admiratif ?

-          Oui… tu continuais de répondre et de te défendre même si parfois tu étais giflée. Tu me soignais. Et par moments tu finissais par essayer de me protéger. C’était ton côté maman ourse.

-          Hum…

-          Mais avec toi, je pouvais être moi. Même si je me sentais con et impuissant, même si j’avais l’impression de ne servir à rien les trois quarts du temps, quand j’étais avec toi, ça s’effaçait. Tu ne me jugeais pas. On pouvait parler de tout, rire. Être juste… normaux. … bon et très vite j’ai réalisé que tu me plaisais.

Je souris contre son torse pour qu’il le sente sur sa peau. C’est une belle déclaration. Chaude et réconfortante.

 

 

Le lendemain, à onze heures, je suis convoquée dans le bureau de la proviseure. Je ne me sens pas vraiment sereine en y allant, et je m’immobilise carrément à la porte quand j’aperçois que ma mère est là. Elle se lève quand j’arrive et la proviseure a l’air contrarié.

-          Entre Elodie, installe-toi.

Je m’exécute en silence et ma mère se rassoit près de moi.

-          Je t’ai convoquée car ta mère ici présente nous a annoncé que tu avais quitté le domicile familial hier soir sans son autorisation et voulait vérifier s’il s’agissait d’une fugue et s’il fallait appeler la police. C’est bien ça madame ?

Ma mère acquiesce et je la regarde, sidérée.

-          C’est ça que tu vas faire ? me poursuivre trois semaines en menaçant d’aller chez les flics ? et bien tu sais quoi, vas-y. Léo et moi on va y aller aussi. On a plein de choses à raconter sur ce qu’on a vécu ces deux dernières années. Surtout lui. Et on a même un témoin : une fois j’ai cru qu’il était mort, j’ai appelé la voisine qui est infirmière. C’est elle qui l’a soigné. Et devant le lycée, la proviseure était là. C’est Guy qui nous a agressés, en m’insultant et en frappant Léo.

Ma mère lui lance un regard de biais et la proviseure hoche la tête. Je poursuis sur ma lancée.

-          Je vais au lycée, je ne fais pas de connerie. Laisse-moi faire. Si tu me forces à aller chez Guy je partirai, je fuguerai vraiment.

-          Je ne sais pas trop quoi penser louloute, Guy et toi vous n’avez pas vraiment la même version. Et tu es dans la provocation et l’insolence de façon régulière. C’est en partie ma faute, j’aurai dû être plus présente…

-          Effectivement. Mais visiblement je n’ai pas ma place dans ton autre vie.

Ma mère grimace.

-          Je ne veux pas qu’on se fâche, d’accord. Plutôt qu’on… qu’on trouve un terrain d’entente toutes les deux. Tu te rends compte que je ne sais pas où tu vis et que je n’ai aucun moyen de te joindre ? Majeure ou pas majeure, je ne veux pas de ça.

-          Qu’est-ce que tu veux alors ? Je vis avec Léo, je ne te donnerai pas son adresse. Je ne veux pas que Guy le retrouve.

-          Je sais que tu n’as plus de portable, mais si je t’en reprends un, tu pourras me donner le numéro et…

-          Pas besoin, j’en ai déjà un.

-          Depuis quand ?

-          Sept ou huit mois.

Ma mère écarquille les yeux de surprise, puis se reprend.

-          Je veux le numéro. Je veux que tu me donnes des nouvelles. Je veux que tu me répondes quand je t’écris, que tu décroches quand je t’appelle.

-          Ok.

Je sors mon portable et compose un sms à son intention.

-          Et en échange, pas de menaces ?

-          Oui.

Je me lève et m’apprête à quitter la pièce, quand la voix sourde de ma mère me retient.

-          Ce n’est pas que je ne veux pas de toi dans ma nouvelle vie. Bien sûr que si je veux que tu y sois. Tu es ma fille unique. C’est juste que… j’ai des trucs à régler avant… et pour l’instant… c’est compliqué. Laisse-moi du temps.

Je hoche la tête et sors.

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