Chacun trouvait ou non le bon chemin… Ou alors ils étaient persuadés de le trouver. Prenons l’exemple du côté des sept fruits de l’arc en ciel : ils étaient ensemble, sans peurs, confiants ! Ce n’était pas un petit jeu qui les aura… N’est-ce pas ?
- Ah! Au secours ! Fraise ! Orange ! J’ai peur !!!
- Tais-toi donc Citron ! grogna Orange. Si tu continues à te plaindre, on trouvera jamais la sortie.
- Sans oublier qu’il nous faut absolument ce prix, quel qu’il soit, argumenta Raisin. Avec ça, nous prouverons notre valeur et seront ainsi d’autant plus craints…
- Le prix, le prix ! Répéta Mûre.
- J’espère que ce sera un truc bien, dit Myrtille, songeur…
- … Je vous apprécie mais des fois je me demande pourquoi je suis avec vous, Conclut Pomme.
… Comme quoi il ne fallait pas parler trop vite. Ils étaient en réalité loin du compte. Avec Citron qui avait peur pour un rien, ou encore Pomme qui se plaignait tout le temps, c’était difficile pour le reste de la troupe…
- Allons, allons, mes amis ! Commença Fraise, il est inutile de faire fausse route... Nous sommes une équipe, nous devons tous nous serrer les coudes et ne pas flancher ! Et ensemble, on y arrivera ! Je le sais. Et avec un leader courageux comme moi, tout ira…
- Bouh ! Dit une voix semblant sortir de nulle part.
Le beau discours de Fraise prit soudain une toute autre ampleur lorsqu’un cri suraigu et peu assuré sortit de sa bouche, ce qui fit rire une bonne partie du groupe. Les joues légèrement roses à cause de la honte qui le couvrait, Fraise se retourna pour voir qui pouvait bien lui avoir fait une telle farce... Il s’agissait de la petite Tomate, semblant heureuse de ce qu’elle avait fait.
- Youpi, je t’ai fait peur ! Dit-elle, l’air guillerette.
- C’était pas très gentil... J’ai vraiment cru qu’un fantôme allait me manger ! Répliqua Fraise, faisant la moue.
- Je suis trop désolée, répondit Tomate avec un sourire qui contredisait ses excuses.
- Tu es toute seule ? Demanda Raisin.
- O-ouip ! C’est justement pour ça que je vous cherchais… En fait, euh… Je voulais savoir… Je peux venir avec vous ? Ça vous dérange pas, hein ?!
- Et bien vois-tu, commença Fraise, étant donné que tu m’as fichu la plus grande honte de ma vie, c’est catégoriquement un…
- Oui bien sûr que tu peux, répliqua Raisin avant que Fraise ne finisse sa phrase. Tu es la bienvenue parmi nous.
- C’est vrai !? Merci beaucoup !!!
- Oh, Raisin ! Le chef c’est moi alors ça veut dire deux choses : Tout d’abord, on ne me coupe pas la parole, et de plus, il faut mon autorisation pour qu’elle vienne ! Moi je dis que…
Raisin l’écoutait, avant d’afficher un sourire et des grands yeux... Il connaissait très bien son ami, et donc savait très bien comment faire en sorte que ce dernier ne lui refuse rien...
- Et c’est pour ça que… Enfin… Mais arrête de me faire ses yeux là ! Je disais donc… Oh, et puis si tu veux, hein ! Tomate... Je te donne l’autorisation de rester avec nous.
- Youpi ! Merci, Chef !
Au final, Fraise ne regretta pas son choix. On l’avait appelé « Chef », tout de même ! Tomate avec eux, la troupe reprit son chemin, espérant un jour trouver la fin de cet immense labyrinthe…
En dehors des groupes, il y avait aussi des duos comme Curry et Vanille. Curry était un jeune homme très sensible, doux et craintif alors que Vanille était une jeune casse-cou, brave bien que parfois impatiente. Ces deux amis d’enfance faisaient une sacrée paire ! Ce qui était d’ailleurs amusant, car malgré leur caractère totalement opposé, ils étaient toujours ensemble. Ici par exemple, tandis que Vanille avançait sans relâche et déterminée, Curry lui, demandait sans cesse de trouver un coin tranquille pour se reposer, ou bien se plaignait tout le temps d’avoir mal aux pieds, et criait à chaque chose qualifiée d’« effrayante ».
- Je commence à en avoir assez de t’entendre gémir pour un rien ! Grogna Vanille. Ce n’est qu’un faux fantôme en bonbon!
- Mais... Il me fait peur, à moi ! Gémit Curry. En plus avec ces toiles, j’en ai partout dans les cheveux…
- Oh, mon pauvre petit… Dit-elle, ironiquement. Et bien si c’est comme ça, je continue le chemin toute seule ! Je pourrai explorer comme je veux et toi tu pourras enfin « te reposer » !
- ...Non, pitié ! Ne me laisse pas seul… Supplia Curry.”
Vanille soupira. Elle en avait vraiment assez de l’entendre se plaindre, alors qu’ils étaient selon elle sur la bonne voie ! Mais comme il s’agissait de son ami, il fallait bien faire quelques concessions de temps à autre… Elle s’assit donc, suivi de peu par Curry.
- Merci beaucoup Vanille !
- T’en fais pas, soupira-t-elle.
Ils attendirent un moment, le temps de se poser un peu. Mais ce qu’ils ne savaient pas, c’était que les décorations ici étaient… Mobiles! Et oui, sans avoir besoin d'activer un mécanisme quelconque, un vent glacial fit bouger un squelette en épluchures de citrouille qui captura le petit Curry !
- Curry ! S'écria Vanille. Mais qu’est-ce que c’est !?
- Je sais pas, mais j’arrive pas à sortir de là…!
Tandis que le pauvre Curry se débattait, Vanille faisait de son mieux pour aider son ami à sortir, tirant les bras de cet affreux squelette, mais sans succès… Les yeux du jeune homme se remplirent bien vite de petites larmes épicées…
- Je… Je vais rester ici pour toujours tu crois ? Demanda-t-il à son amie, complètement effrayé.
- Ne dis pas des idioties pareilles ! C’est juste un jeu, tu sais. T'en fais pas. Je vais te sortir de là, mais il est tenace ce truc… Ce qu’il faudrait maintenant, ce serait de l’aide !
- A l’aide ! Au secours !!! Criait Curry.
- Aidez-nous !!!
Vanille et Curry continuèrent d'appeler à l'aide, sans relâche… Et alors que tout semblait perdu, une lueur d’espoir vint… Une présence… Puis une voix ! Cette dernière prononça les mots suivant avec fierté :
- Alors comme ça on a besoin d’aide ? Ne vous en faites pas ! Piment, le grand héros, est là !
Et oui, il s’agissait de Piment. Le grand, le fort, le magnifique auto-proclamé héros ! Cette fois, il sortit un objet qui ressemblait fortement à un pistolet, bien que celui-ci ne semblait pas aussi dangereux que ceux de notre monde. Cette petite création était en tout cas très vive, d'un magnifique rouge agrémenté d'un peu de vert ! Armé de son pistolet et de tout son courage, le héros tira sur le squelette avec précision. Au contact du piment vert projeté, la décoration se cassa. Curry n’eut même pas le temps d’analyser la situation, ni même de tomber au sol que Piment le rattrapa pour le tenir avec délicatesse. Il regarda d'ailleurs le pauvre homme en détresse avec des yeux très doux et un sourire charmeur.
- Tout va bien ? Demanda-t-il avec un petit clin d'oeil. Je tiens sincèrement à avouer… Je suis ravi d’avoir pu sauver une demoiselle en détresse aussi belle que vous.
- Euh… Oui tout va bien… répondit Curry, l’air stupéfait. Mais je… Je suis un garçon par contre !
Tandis que le jeune Curry se mit à rire légèrement sous la gêne, Piment ne répondit pas tout de suite. Son expression pourtant si fière il y a quelques secondes sembla moins assurée, l’espace de quelques secondes. Il cligna des yeux et semblait se poser quelques questions dans sa tête. Puis il reprit une expression plus normale, néanmoins toujours souriante. Il se racla la gorge avant de reposer doucement Curry au sol.
- … Pardon pour cette erreur de ma part, jeune homme.
- C'est rien, ne vous en faites pas, vraiment !… Merci beaucoup ! C’était vachement trop super cool ! Répondit Curry, souriant.
Un peu plus et il avait des étoiles dans les yeux ! Quelle classe, ce Piment ! Quel style ! Ça, c'était un héros, un vrai de vrai ! De son côté, Vanille avait un grand sourire sur son visage, un peu plus et elle riait. Serait-ce à cause du comportement de Curry, ou bien celui de Piment…?
- M-merci beaucoup d’avoir sorti de mon ami de là! Essaya-t-elle de dire quand-même.
- Mais ce n’est rien voyons ! C’est toujours un plaisir d’aider les personnes en détresse et à rendre service à la justice. Sur ce… Je vais devoir vous laisser, on a probablement besoin de moi ailleurs. Nos chemins se croiseront à nouveau… En tout cas j’espère !
C’est après cette phrase que Piment disparut comme il était venu... Vanille et Curry reprirent leur chemin peu de temps après, avec l’une très amusée et l’un ne prenant pas en compte les rires de son amie, sautillant et chantonnant.
- Tout de même, commença Curry, Qu’est-ce qu’il était brave ! Et gentil ! Digne d’un héros, contrairement à certaines qui n'ont rien fait depuis qu'elles ont été désignées héroïnes… Hein Vanille ?
- Quoi !? S'indigna Vanille, perdant son sourire. D'où tu me fais des remarques à moi ?! Je te signale que toi, tu n’as même pas gagné le concours car tu étais trop flemmard pour continuer !
- M-mais… Et alors? Ce n'est pas ma faute à moi, si j’étais fatigué ce jour-là…
- C'est pas une excuse ! Et tu es toujours fatigué pour un rien de toute façon !
- C’est même pas vrai !
- Oh que si, c'est vrai !
- Même que non !
Et la petite dispute continua, tandis qu’ils avançaient à un rythme qui leur allait bien à tous les deux…
D’un autre côté de la grotte, on pouvait voir toute la famille de Madame Lait, accompagnée de Choconoir et de son petit frère Chocolait. C'était long, se déplacer avec une aussi grande troupe ! Mais certains enfants étaient tellement jeunes que Madame Lait ne pouvait pas les laisser seuls, ces derniers auraient eu bien trop peur... Heureusement, elle était aidée par les plus âgés. Et pour Choconoir ? Lui, il voulait juste rester avec son ami Fromage-Blanc et ne pas être seul avec ce « petit monstre » qui lui servait de frère, bien qu'il était assez calme pour un enfant dans un jeu d’horreur.
- Maman, Maman ! Répétait Cheddar, un des plus jeunes, on arrivera avant tout le monde hein?
- Oui, trésor, dit-elle.
- Maman Maman ! Répétait Bûche, une petite fille rayonnante, t’as vu comme j’ai pas peur ? Je suis courageuse !
- C’est très bien, ma puce ! Dit-elle.
- Taisez-vous les mioches. Ordonna Gruyère, l'aîné des enfants.
- Voyons… Ne parle pas comme ça aux enfants, dit Fromage-Blanc avec de l’énergie à revendre…
Décidément, Choconoir commençait à regretter son choix et avait mal à la tête avec tous ces cris et ces « Oui, trésor » ! Déjà qu’un petit à s’occuper, pour lui c'était beaucoup, alors autant de mioches… Il avait besoin d’un petit moment de calme.
- Je reviens, dit-il. Ne m’attendez pas, je vous rattraperai. Je vous laisse la garde de Chocolait quelques minutes.
- D’accord, répondit Fromage-Blanc qui avait visiblement l’habitude de s’occuper de Chocolait pendant les absences de son ainé…
- A très vite, grand frère ! Dit le petit Chocolait.
- Quel frère indigne! Exclama Gruyère, presque choqué.
- Je ne suis pas vraiment d‘accord avec toi… affirma Fromage-blanc, souriant. Il a fait beaucoup d’efforts depuis quelques temps.
- Oui, mon grand frère c’est le meilleur ! Répondit gaiement le petit Chocolait.
L'immense groupe continua donc son chemin. Heureusement, les enfants n’avaient pas trop peur, et si c’était le cas, ils arrivaient vite à se calmer. Cependant, le temps passait et Choconoir n’était toujours pas revenu… Son petit frère commençait à s’inquiéter !
- Dis, Fromage-Blanc ! Grand frère il va bien, hein?
- Oui, ne t’en fais pas… Il va bientôt revenir. Je suis sûr qu’il n’est pas loin…
- Ne soyez pas si sûr de cela, mes pauvres petits…
Cette voix… Qui était-ce ? D’où cela venait ? Le groupe, plutôt inquiet sur l'origine de ce son, commença à chercher. Le pauvre petit Cheddar par contre avait du mal à bouger, trop apeuré… Il en était de même pour Chocolait, bien qu'il arriva à s'armer de tout son courage pour parler :
- Qui… Qui a dit ça?!
- Mais voyons Chocolait ! Tu ne reconnais pas ton grand frère…? Même si ce dernier est devenu… Un monstre !?
Et enfin, Choconoir apparut devant eux. Cependant, il avait bien changé… Ses yeux clairs paraissaient si vides. Du jus de bonbons dégoulinait sur ses joues et ses vêtements, eux-mêmes couverts de toile… Il faisait vraiment peur ! Quelle horreur ! Que s’était-t-il passé?! Tout le monde -ou presque- se mit à crier, pris d'une peur insoutenable !… Choconoir, lui, éclata de rire. Il semblait très fier de sa dernière farce.
- Haha! Excusez-moi, je voulais vraiment faire cette blague ! Dit-il, aux éclats.
- C'est trop méchant grand-frère ! Tu m'as fait peur…
- C’était le but. Affirma l'aîné, riant.
Chocolait gonfla les joues, vexé. Mais la tension ayant disparue bien vite, tout le monde se mit finalement à rire -ou presque- avant de continuer le chemin...
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