Deux mois plus tard :

Astir avait réussi à se faire embaucher comme serveur dans une auberge de la ville, cela leurs permettaient d’avoir un endroit où se loger pour pas cher. Septem travaillait comme chasseuse affilié à la Guilde. Elle pouvait ainsi subvenir à leurs besoins de viande mais également garder Gwalarn et Kornog hors de la ville la majeure partie de la journée. 

Ils avaient pris la décision de ne pas parler des événements qui les avaient frappés. Ils économisaient un maximum d’argent dans l’optique de quitter la ville à la prochaine saison tempérée, qui commencera dans un peu plus d’une quinzaine.

Septem était entré en contact avec des caravaniers qui descendaient vers Commelina, une ville étape situé à la bordure des marais au nord de Nasgaär. Elle les avait rencontrées à travers la Guilde. Ils avaient fait une étape à Aguilepia pour y vendre des tissus, bijoux et autres babioles, ainsi que remplir leur stock d’herbes médicinales endémique des Montagnes Rouges ainsi que d’animaux robustes qui se revendront très cher plus bas dans les plaines. Les caravaniers s’étaient montrés très intéressés par le rachat de Gwalarn et Kornog mais Septem avait coupé court à leurs tentatives de négociations.

Ils comptaient voyager avec eux pour se rapprocher d’une ville portuaire. Astir avait réussi à négocier sa place en tant qu’homme à tout faire, Septem s’était fait embaucher comme mercenaire protégeant le convoi.

Les jours s’écoulaient rapidement à l’approche du départ. Astir avait profité de son travail à l’auberge pour faire sécher une partie de la viande que Septem avait chassé dans le cellier pour faire des stocks de provisions pour le voyage à venir. Dans l’idée, Septem et les criordes continueront à chasser mais ils risqueront de passer dans des zones désertiques ou dangereuses qui limiteront grandement la quête de nourriture. Les caravaniers avaient été clair sur ce point, chacun pourvoit sa nourriture. Septem s’était entrainée à reconnaitre et cuisiner les plantes comestibles qu’ils pourraient rencontrer en amont.

Polyphé, la tenancière de l’auberge, s’était attaché à ces jeunes qui formaient une paire atypique. Elle ne connaissait pas leur histoire mais les regards vides qu’ils avaient en arrivant à Aguilepia l’avait poussé à les aider. Ils lui rappelaient les enfants de sa sœur avant qu’ils ne soient emporté par la folie meurtrière de leur père. Septem et Astir avaient dû voir des choses que des gamins de dix-sept ans n’auraient jamais dû connaitre. Elle les avait acceptés au sein de son auberge et leur avait fourni un toit et du travail. Cependant la jeune fille avait préférée travailler en tant que chasseuse. Elle donnait l’impression d’étouffer à l’intérieur de la ville. 

Dans le fond, ça l’arrangeait, elle appréciait Septem mais les chiens qu’ils avaient été vraiment particuliers et lui faisait peur. Elle préférait les savoir loin d’elle à se défouler hors de la ville. La nouvelle de leur départ l’avait peinée, elle avait bien essayé de les convaincre de rester avec elle mais ils voulaient partir vers la mer pour des raisons qui lui échappaient. Elle avait fini par se résigner et avait même prévu de les aider à rassembler le nécessaire pour que leur voyage se passe au mieux. Elle avait rassemblé deux sacs de couchage, une petite marmite, des pierres à feu, quelques plantes médicinales, des épices ainsi qu’un petit carnet et un crayon pour que Astir, à qui elle avait appris à écrire puisse continuer à s’entrainer. Elle avait réparti les affaires dans deux sacs à dos de meilleure qualité que ceux que les adolescents possédaient. Elle avait conclu qu’elle leur offrirait la veille de leur départ pour qu’ils ne s’inquiètent pas de la rembourser.