• Monsieur ! Toutes les créatures ne se transforment pas en humain, pas vrai ? demande-t-elle. Toutes n’ont pas le pouvoir de le faire même si elles le veulent, hein monsieur ?

Monsieur Sgoïl, non étonné de ce comportement, ne prend même plus la peine de la réprimander. La question étant malgré tout pertinente il réponds : 

• Effectivement, toutes les créatures n’ont pas appris à se métamorphoser. Tu peux te rasseoir, ajoute-t-il sur un ton réprobateur.  

• Comme vous le savez, toutes les créatures dites magiques, car elles utilisent et/ou sont faites d’énergie élémentaire ou magique, ne sont pas sur un même pied d’égalité. Certaines sont plus imposantes que d’autres et certaines bien plus puissantes. De plus, dans leur comportement, certaines sont inoffensives pour les autres êtres vivants et d’autres sont dangereuses et agissent en prédateurs, explique-t-il. C’est pourquoi vous n’avez d’ailleurs pas le droit d’aller dans la forêt tout seuls, ajoute-t-il.

Yu lève la main, les joues et les oreilles empourprées par sa timidité en classe. Tête baissée vers son bureau mais ses yeux verts fougères aux touches dorées montant vers le maître. 

• Oui, Yu ? Quelle est ta question ? s’enquiert monsieur Sgoïl.

• Dans ce cas, monsieur, j’imagine que les plus faibles n’ont pas pu apprendre cette magie. Mais qu’en est-il des prédateurs et des bêtes divines ? interroge la jeune fille.

• Bonne question Yu. Comme l’a dit votre camarade, les créatures se trouvant au plus bas du classement de puissance magique, du palier zéro à trois, ne peuvent utiliser cette magie. Ce sont majoritairement les espèces se retrouvant entre les paliers quatre à sept qui l’utilisent. Toutefois, il y a un nombre très restreint d'espèces prédatrices qu’il l’ont assimilé. Imaginez, faire ami-ami avec une créature en sachant que vous avez mangé son frère ou sa sœur hier ? Je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles, les prédateurs n’ont pas voulu s’essayer à la métamorphose. Mais il existe aussi des espèces dites inoffensives qui ont fait le choix de ne pas l’apprendre pour perpétuer leurs lignées de façon à garder toutes les caractéristiques liées à leur espèce, développe monsieur Sgoïl tout en continuant à illustrer ses dires sur le tableau.

• Quant aux créatures plus puissantes se trouvant entre les paliers huit et dix, très peu d’entre elles, peut-être deux ou trois sur une vingtaine recensées, en firent de même. Les créatures magiques et élémentaires voulant respecter l’équilibre de toutes choses et de la magie, la majorité d'entre elles ont voulu préserver le taux de naissances par génération, poursuit-il.

• Enfin, pour les créatures dépassant ces paliers et dites “divines” ou “légendaires”, et dont le nombre d'individus par continent peut généralement se compter sur les doigts d’une main, c’est difficile à déterminer. Il est très rare d’en croiser ou même d’en voir, ils vivent reclus en attendant que le monde ai besoin d’eux. Et parmi ces créatures il y avait même une exception. Une espèce aujourd’hui disparue. Leur pouvoir pouvant changer le cours de la vie ils n’étaient que deux. Un veillait sur la partie nord de la planète et l’autre la partie sud, termine l’homme moustachu.

• Comment s'appelaient ces deux créatures m’sieur ? demande un élève, visiblement trop curieux pour attendre quelconque permission.

• C’était des Jetanēi hakki. De grands oiseaux aux couleurs flamboyantes. Il est très dommage qu’ils aient disparus. . . Bien ce sera tout comme nouvelles informations aujourd’hui, prenez le temps de tout écrire. N’oubliez pas que demain aura lieu votre première visite en forêt, vous serez tous en compagnie d’un accompagnateur expérimenté. finit-il en rassemblant ses affaires sur son bureau.

Chlotilde a soudain comme un éclair de génie du mal lui passant par la tête. Ne pouvant laisser sa cousine en paix elle lance durant un silence : 

• Hey ! Yu, toi, vu comment tu es faible, tu dois être une humaine de souche. 

• Tu ne pourrais même pas apprendre les arts martiaux, tu ne figure même pas dans le palier 0, s'esclaffe-t-elle sans oublier de prendre un air supérieur.

• Il suffit Chlotilde ! s’énerve monsieur Sgoïl, imposant un lourd silence dans la salle. Tu resteras une fois le reste de la classe sorti. Je toucherais deux mots à ta maman. Les autres, vous pouvez y aller, annonce-t-il en donnant à Yu un petit sourire en signe de soutien.