Le lendemain, Avandale
Yu ! s’exclame Léo.
Il court dans les escaliers, enjambant les marches en marbres deux par deux. Il emprunte le couloir de droite et se hâte jusqu’à la dernière porte sur la gauche. Arrivé devant, il toque trois petits coups, puis deux et enfin trois autres coups plus lents. C’est un code qu’ils ont mis en place après une farce de leur chère cousine. Elle avait fait croire que c’était Léo pour verser du jus de Yagianlegg, une plante produisant de l’huile, en plein dans la figure de Yu.
Yu, tu es debout ? demande-t-il.
Oui, j’arrive ! réponds la jeune fille avant d’ouvrir la porte.
Devine qui va t’accompagner pour la sortie d’aujourd’hui ? questionne Léo
Euh. . . Réfléchis la petite à la chevelure blonde foncée aux reflets dorés. Maman ?
Non. . . Essaie encore dit-il les yeux brillants de joie et le sourire montant jusqu'aux oreilles.
Oncle Louis ? répond alors Yu.
Léo, étonné que sa petite-sœur ne devine pas, ne perd pas son sourire. Il s’abaisse au niveau des beaux yeux de sa tendre soeur et lui annonce alors la bonne nouvelle :
C’est moi !
Mais, et l’école d’arts martiaux ? demande-t-elle étonnée.
Ils ont accepté de me donner la journée. Ils disent même que c’est un bon exercice. Car tu sais, si on vous accompagne, c’est pour veiller à votre sécurité. Alors je dois rester à l’affût. explique-t-il en imitant bêtement un prédateur pour amuser Yu.
La jeune Naterelli alors rassurée ne manque pas de montrer sa joie. Elle se jette dans les bras de son grand-frère. Après un court instant de joie et d’amour fraternel, Léo prend la main de sa petite-soeur pour descendre prendre le petit-déjeuner.
Cette fois, il est plus judicieux de prendre l’escalier de marbre pour rejoindre la cuisine. Cette salle, continuellement embaumée par le doux parfum de la bonne nourriture qui y est préparée, se trouve à l'opposé de la chambre de Yu. Ils descendent donc cet escalier dans un rythme rapide, mais prudent, pour ne pas tomber. Arrivés devant la porte en bois ressemblant au sucupira, ils toquent pour prévenir de leur présence et l’ouvrent.
Ils sont accueillis dans une pièce chaleureuse où se préparent les repas. Une pièce assez grande avec une cheminée équipée d’une crémaillère collée au mur de droite. Et un second plan de travail équipé d’un lavabo longe le mur gauche sous la fenêtre. Rhita, la cheffe cuisinière de la famille, est en pleine préparation de la pâte pour le repas de ce midi. Elle s’active sur le plan de travail qui longe le mur du fond, équipé de placards de stockage en-dessous. Son sourire n’a d’égal que sa bonté de cœur et sa tendresse. Avec ses gestes fermes et tendres, elle ressemble en tout point à une humaine ; hormis le fait que c’est une créature fantomatique qui peut prendre l’apparence de ce qu’elle croise. Elle n'a cependant jamais changé de forme depuis qu’elle à adopté les traits de l’humaine qu’il l’avait sauvée. Rhita à souhaité continuer à vivre sous les traits de cette personne, aujourd’hui décédée, pour faire vivre ses souvenirs. Reconnaissante de l’amour que lui donne la douce famille Naterelli depuis des décennies, elle a voulu participer à la vie de la maison. C’est ainsi qu’elle est devenue la cheffe de cuisine.
Rhita, connaissant bien les enfants et leurs habitudes, leur a préparé le petit-déjeuner et tout placé sur la table placée au centre de la cuisine. L’ouverture qu’offre la fenêtre laisse entrer les douces et chaleureuses premières lueurs de la journée. La chaleur de l’aurore vient se déposer sur le délicat visage aux traits raffinés et harmonieux de Yu et celui de Léo ; ainsi que sur le mur en briques d’en face, qui la diffuse avec ses couleurs rougeoyantes. Depuis que Yu est entrée dans la famille, Léo mange avec elle le petit-déjeuner ici plutôt que dans la salle à manger. Un choix de Yu qui se sent bien mieux dans cette salle que dans la froide et trop grande salle à manger. Ils doivent cependant s’y présenter pour le repas du soir et celui du midi durant leur jour de repos des écoles.
Le parfum de leur boisson équivalente au chocolat chaud vient leur titiller les narines jusqu'à en faire saliver leur bouche. La couleur dorée de leur pâtisserie tout juste sortie du four fait chanter leur estomac. Et dans ce concert de la faim, les deux jeunes Naterelli remercient la cheffe pour son travail avant de commencer à manger.
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