Dix ans plus tard, Avandale,

Yu a maintenant seize ans. Du haut de ses un mètre soixante-douze, elle arbore une magnifique chevelure souvent coiffée en une longue natte fleurie. Les reflets d’or de celle-ci correspondent toujours autant aux touches dorées de ses yeux de biche verts. Aujourd’hui, elle se prépare de manière à rendre son grand-frère heureux. Le sourire aux lèvres, elle vérifie que son teint parsemé de petites tâches de rousseur soit parfait. 

Elle se vêt d’une longue robe en lin du même vert fougère que ses yeux. Elle ajoute une ceinture en cuir végétal marron pour marquer une séparation entre le haut de sa robe en couleur uni, orné d’un col brodé, et la partie inférieure décorée de fleurs de jasmin. Elle enfile des chaussettes en coton et ses souliers de même cuir que sa ceinture. Ça y est, Yu se trouve fin prête. 

Heureuse et excitée, elle s’élance hors de sa chambre, dévale les vieilles marches en bois et passe le portail de la propriété. Saluant les artisans à la sortie de la demeure, elle emprunte l’allée principale de la zone médicale. Elle longe d’un côté des bâtisses en pierres anciennes, dédiées à la guérison de tous les maux. De l’autre, elle passe devant des structures plus rustiques, arborant une charpente en bois, qui proposent des traitements médicinaux à la vente.

Elle continue sa route, observant l’académie d’arts martiaux et celle qui initie les pratiquants d’arts martiaux et de magie. De grands édifices luxueux qui cachent chacun un vaste terrain d’apprentissage. Elle longe le dos de quelques étales portuaires et arrive finalement aux quais. Ceux-ci ouvrent la voie sur une eau aux abords assez limpide qui se colore de rouge. Cette couleur est dues aux coraux de couleur chaude couvrant une grande partie du sol de la mer. Ce rouge est aussi dû au plancton local qui ne renvoie que cette couleur.

Le port d’Avandale est un des meilleurs atouts de la ville et participe grandement au développement commercial de celle-ci et à son épanouissement. Couverts de galets de haute qualité pris dans un ciment naturel, il accueille ses visiteurs avec élégance. Enfin, à ses extrémités vers la mer, le port porte dignement ses pierres sculptées minutieusement en différentes créatures.

Impatiente, Yu ne peut rester sur place. Elle adopte une démarche rapide tout en souriant à chaque personne qu’elle croise. Elle descend sur le ponton et va au bout du catway qui est censé être le point d’amarrage du navire qu’elle attend. 

Il est cependant encore trop tôt. Le bateau n’est pas encore visible. Yu décide donc d’aller aider les dockers qui s’affairent. Cela fait quelques années qu’elle se rend sur les docks. Elle a donc l’habitude d’aider les travailleurs et ils n’hésitent pas non plus à lui confier de petites tâches. 

• Yu ! hèle un homme à la forte voix.

• Monsieur Hawkins ! lui répond Yu avec le sourire radieux. Vous êtes là ? Bonjour ! ajoute-elle en se rapprochant.

• Bonjour ma grande ! Alors c’est aujourd’hui ? questionne-t-il en lui rendant son sourire.

• Oui ! Mais ils n'ont pas l’air d’être sur le point d’arriver. Je peux vous aider en attendant ? propose-elle avec enthousiasme.

• Hum… En fait, aujourd’hui on à un petit nouveau. Tu pourrais aller l’aider ? Le pauvre a l’air perdu, suggère le responsable de ponton la main sur la nuque, l’air pensif.

• Bien sûr ! Où est-il ? interroge-t-elle en cherchant du regard.

• Sur le catway numéro cinq, son nom est Marvin, indique l’homme d’âge mûr à la barbe poivre et sel.

• J’y vais de ce pas ! Bonne journée monsieur, salut-elle joyeusement. 

Arrivée à la jonction du ponton et du catway, Yu demande autour d’elle où est Marvin. Le port n’est pas si grand, mais les allées et venues sont nombreuses, et les nouveaux prennent du temps à se faire connaître de tout le monde. Alors personne ne sait vraiment. Elle repère cependant une personne qui correspond totalement à la description d’”un peu perdu”. C’est un jeune garçon, peut-être quatorze ans seulement. C’est sa petite chevelure cuivrée qui bouge d’un côté à l’autre qui donne à Yu la puce à l’oreille. Elle s’en va le voir.