La forêt semblait se refermer autour de Maxime. Chaque pas était une lutte. Chaque souffle, un déchirement. Il courait à perdre haleine, traqué comme une proie. Derrière lui, un rugissement guttural fendit l’air, sauvage et carnassier.

Le tigre humanoïde fonçait à travers les feuillages. Sa mâchoire claquait. Ses griffes lacéraient les arbres. La mort en mouvement.

— Il est juste derrière ! hoqueta Maxime, terrorisé.

Perché en hauteur, sur une branche, Shadow observait. Il inspira. Son cœur battait vite, mais ses yeux restaient fixes.

— C’est le moment...

Il sauta.

Son corps fendit l’air, lourd de détermination. Dans sa main, une branche épaisse. Il s’écrasa sur le crâne du monstre avec une précision chirurgicale.

BAM !

Le choc fit vaciller la créature. Elle chancela, grogna, confuse.

— RASSEMBLEZ-VOUS ! hurla Trafalgar. MAINTENANT !

Le groupe s’aligna en cercle, serré. Trafalgar prit la tête.

— Shadow, Basse ! Immobilisez-le ! Les autres, trouvez de gros bâtons ! On l’assomme ensemble ! GO !

Sans hésiter, Shadow se rua sur le monstre, agrippant son bras droit. Basse, de son côté, s’agrippa à sa taille, serrant de toutes ses forces.

Mais le tigre humanoïde rugit de rage. Ses muscles gonflèrent, ses veines palpitèrent.

CRACK !

Il leva les bras et projeta violemment Basse contre un tronc. Shadow fut arraché de sa prise, jeté comme un vulgaire sac de sable.

Trafalgar, Arnaud et les autres surgirent à ce moment-là, brandissant des bâtons massifs.

— MAINTENANT !!

Les coups pleuvaient. Bois contre chair, bois contre os. Des sons secs résonnaient dans toute la forêt. Ils frappaient sans relâche, dans un seul but : ralentir la bête.

Mais la créature encaissait. Et soudain, dans un rugissement dévastateur, elle tourna sur elle-même et balaya tout le groupe.

BOUM !!

Tous furent projetés au loin. Des corps éparpillés. Des branches brisées. Des gémissements.

Shadow et Arnaud s’écrasèrent du même côté, au pied d’un arbre. Étourdis, haletants, mais vivants.

Au sol, juste devant eux… un éclat rouge.

Un fruit. Parfaitement rond. Une brillance presque irréelle. Et, au-dessus, une inscription dorée flottait lentement, comme gravée dans l’air.

Pendant ce temps, le tigre se tourna lentement.

Ses yeux sanglants s’ancrèrent dans ceux de Maxime.

Le museau du monstre effleura son visage. Il renifla. Puis se redressa.

Un rugissement impitoyable s’éleva. C’était terminé. Il avait gagné. La mission était accomplie.

Il leva sa patte. Prêt à abattre sa sentence.

Maxime ferma les yeux.

C’était fini. Sa première mort. Certes, il reviendrait… mais mourir, ça reste mourir.

La patte terrifiante de la bête allait s’abattre sur le visage de Maxime.

Trafalgar, Basse, Albert — larmes aux yeux — hurlèrent à l’unisson :

— MAXIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIME !!!

Puis… le silence se brisa. Brutalement.

THWACK !

Un dans la joue droite. L’autre dans la gauche.

Shadow. Arnaud.

La tête du monstre pivota sous l’impact. Il chancela.

Shadow enchaîna : jambe tendue, coup de pied en plein visage.

Arnaud bondit et fracassa son estomac d’un talon plongeant.

Le tigre humanoïde fut projeté en arrière, à des dizaines de mètres.

Son souffle devint saccadé.

Il s’effondra dans un vacarme monstrueux, brisant trois arbres dans sa chute.

Les troncs craquèrent comme des brindilles.

Le sol vibra. Les oiseaux s’envolèrent.

Silence.

Poussière.

Le groupe, au loin, figé. Bouche bée.

Mais soulagé.

Shadow et Arnaud se redressèrent lentement. Épaule contre épaule.

L’un pointait la bête de sa main droite.

L’autre, de sa main gauche.

Et dans un souffle calme, mais chargé d’autorité :

— It’s show time.