Un silence si lourd qu’il en devenait assourdissant.
Quelques minutes plus tôt, la vie suivait encore son cours. Des rires timides, des éclats de voix, des pas pressés dans les couloirs. Et puis… six élèves avaient disparu.
Littéralement.
Sous les yeux de dizaines de camarades.
Mais surtout… sous l’œil froid et impartial des caméras de surveillance.
Les vidéos furent immédiatement visionnées.
En boucle.
Encore.
Encore.
Chaque disparition avait le même schéma.
Un téléphone.
Une lumière bleue.
Un sifflement strident.
Puis… plus rien.
Pas un bug.
Pas un montage.
Pas un cauchemar.
Tout le monde l’avait vu. Les écrans de la salle des surveillants. Les rediffusions dans le bureau du proviseur. Les vidéos déjà partagées sur certains téléphones.
Il n’y avait rien à expliquer.
Rien à comprendre.
Ils étaient partis.
Et le vide qu’ils laissaient n’était pas une absence.
C’était une blessure. Une plaie béante dans le quotidien.
Dans les couloirs, plus un mot ne s’échangeait.
Les regards étaient vides, perdus dans la lumière froide des téléphones, comme si chaque notification pouvait annoncer l’effacement d’un autre.
Noah tremblait sans parvenir à parler.
Samantha, les mains sur les oreilles, essayait de faire taire les cris qu’elle était la seule à entendre.
Luna, elle, murmurait les prénoms des disparus comme une prière.
Une litanie funèbre.
Et Élise…
Élise ne parlait plus.
Ne bougeait plus.
Recroquevillée contre un mur, elle fixait un point invisible, les yeux secs mais ravagés.
Elle répétait un seul nom. Encore. Encore. Encore. Comme une prière morte-née :
— Arnaud… Arnaud… Arnaud…
Personne n’osait s’approcher.
Dans la salle des professeurs, l’ambiance était irrespirable.
Sur l’écran, la vidéo tournait encore.
Le garçon aux cheveux blancs levait son téléphone.
L’éclat.
L’image se tordait.
Puis… disparition.
Un flou lumineux.
Une chaise vide.
Un professeur murmura, la voix brisée :
— C’est comme dans les vidéos… en Chine… au Brésil…
Personne ne répondit.
Car tous savaient.
Ce n’était plus un phénomène lointain.
Ce n’était plus une rumeur étrangère.
C’était là.
Ici.
Maintenant.
Le proviseur, blême, s’accrocha au bord de la table comme pour ne pas s’effondrer. Il murmura d’une voix rauque :
— On ne contrôle plus rien… Plus rien.
Trois mois plus tôt – San Francisco
Un orage violent fendait le ciel.
Une soucoupe volante, bien réelle, fut frappée par la foudre et s’écrasa sur le siège d’une entreprise de jeu vidéo : Dimensional Playing.
L’immeuble de vingt étages s’effondra en partie. Incendies. Alarmes. Chaos total.
Un jeu était en cours de développement.
Leur projet phare.
Le jeu qui devait révolutionner l’industrie : EXITCODE.
Dans les décombres, deux créatures humanoïdes géantes émergèrent, blessées.
Les forces de l’ordre arrivèrent rapidement.
L’une fut abattue.
L’autre… s’enfuit à bord de sa soucoupe, miraculeusement intacte.
Avant de disparaître dans le ciel, elle prononça une phrase dans une langue inconnue.
Ce jour-là, le bilan fut dramatique : morts, blessés, immeuble ravagé.
Et puis, un phénomène étrange.
Des dizaines de notifications envoyées dans le monde entier.
Cryptées.
Intraduisibles.
Et dès lors…
Les disparitions commencèrent.
Des gens, aspirés dans leurs téléphones.
Sans explication.
Sans retour.
Cinq clés géantes furent découvertes aux quatre coins du monde.
Et dans le désert du Sahara, une porte colossale, dressée au milieu de nulle part.
Une simple journée d’octobre. Une salle de classe presque vide. Six amis, un téléphone fraîchement réparé… et une notification qui va tout faire basculer.
En une fraction de seconde, Trafalgar, Shadow, Maxime, Albert, Arnaud et Basse sont projetés dans un monde numérique inconnu : ExitCode. Un jeu ultra-réaliste où le danger est réel, les règles sont impitoyables, et la mort... bien plus qu’un Game Over.
Mais ils ne sont pas les seuls. Des centaines d’autres personnes ont été aspirées avant eux. Et tous n’en sont pas revenus.
Pour espérer s’échapper, une seule voie : rassembler les 5 Clés de Système, éparpillées aux quatre coins de ce monde fracturé. Chaque clé est protégée par des épreuves, des factions, et des ennemis capables de tout pour survivre.
Trahisons, stratégies, pouvoirs, confrontations mentales et physiques.
Le jeu ne fait que commencer.
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