La nuit s’était installée depuis un moment. Dans la chambre, les six garçons étaient assis à même le sol après leur serments les yeux brillants de curiosité et d’excitation. L’ambiance s’était allégée, presque familière.
— Tu te rends compte, Bass ? Si ce monde fonctionne comme dans les animés… on pourrait avoir des pouvoirs, mec ! s’exclama Arnaud, les yeux pétillants.
— J’y ai pensé direct, répondit Bass, un grand sourire sur le visage. Genre… je pourrais peut-être voler ? Ou balancer du feu, qui sait ?
Shadow, adossé contre le mur, esquissa un léger sourire en coin. Même Maxime, toujours plus discret, semblait captivé par cette idée.
— Vous avez pas un peu trop regardé de films, vous deux ? marmonna Shadow.
— Et alors ? répondit Arnaud, faussement outré. C’est pas parce que t’es un anti-héros dans l’âme qu’on peut pas rêver un peu !
Pendant que les discussions battaient leur plein, Trafalgar, silencieux, observait ses amis. Un mince sourire se dessina sur ses lèvres.
« Ils sont redevenus eux-mêmes… Enfin. »
Après ce qu’ils avaient vécu depuis leur arrivée, ce moment de légèreté avait quelque chose de rassurant.
Mais soudain, la voix posée d’Albert brisa le rythme joyeux de la conversation.
— Hé vous !! lança-t-il d’un ton sec.
Tout le monde se tourna vers lui.
— Vous n’avez pas remarqué quelque chose de bizarre dans ce que le tigre nous a raconté ? dit-il.
Un silence intrigué s’installa.
— Quoi ? demanda Maxime, un peu perdu. Le fait qu’il parle ?
— Non, répondit Albert, l’air sérieux. Je parle de l’attaque du village.
Trafalgar releva lentement la tête.
— Tu parles du fait que l’attaque a eu lieu il y a deux ans, alors que, dans notre monde, les premières disparitions ont commencé il y a à peine trois mois ?
Albert hocha la tête.
— Exactement.
Les autres commencèrent à froncer les sourcils, tentant de comprendre.
Albert croisa les bras, un air supérieur collé au visage.
— Tch… vous êtes longs à la détente. C’est fou d’être aussi lent d’esprit, franchement. Il n’y a que Trafalgar qui est capable de me suivre.
— Vas-y, crache, monsieur cerveau, soupira Shadow.
— Bon, écoutez bien, reprit Albert, visiblement fier de lui. Si on part du principe que les premières disparitions ont eu lieu il y a trois mois dans notre monde, comment expliquer que leur village ait été attaqué il y a deux ans… par un humain venant du nôtre ?
— Peut-être que l’affaire a été étouffée ? proposa Trafalgar. Ou alors, personne n’en a parlé. Une disparition isolée, passée inaperçue.
— J’y ai pensé aussi, répondit Albert. Mais il y a une autre hypothèse bien plus probable : et si… le temps ne s’écoulait pas de la même manière ici que dans notre monde ?
Un frisson parcourut la pièce.
— Attends… tu veux dire que… trois mois chez nous pourraient équivaloir à deux ans ici ? demanda Bass, le regard figé.
Albert se mit à marmonner des chiffres incompréhensibles.
— Si deux ans ici représentent trois mois chez nous, alors… un jour ici correspondrait à environ trois heures dans notre monde, si mes calculs sont exacts.
Les visages se figèrent.
— C’est chaud, ça veut dire que si on passe un mois ici… on aura à peine disparu quelques jours dans notre monde ? souffla Bass.
— Ouais… mais ça veut aussi dire que le temps joue contre nous ici, ajouta Shadow. Si des gens d’autres dimensions cherchent aussi les clés… ils ont peut-être des mois, voire des années d’avance sur nous.
— Et si on reste ici trop longtemps, on pourrait sortir… et avoir vieilli ? lança Shadow, la voix tremblante.
Un lourd silence s’installa. Tous comprenaient désormais l’enjeu, bien plus vaste que leur simple survie.
— On n’a pas le choix, faut se bouger ! s’exclama Arnaud en se levant brusquement. On doit vite trouver ces clés avant les autres !
Mais Shadow l’arrêta, le ton calme mais ferme.
— Et tu comptes les chercher avec quoi ? Ta passion pour les shōnens ? On n’a aucune capacité. Aucun pouvoir. Rien.
Un instant passa. Puis Trafalgar leva les yeux vers le plafond, son regard brillant d’intuition.
— Si ce monde fonctionne comme les animés… alors il doit forcément exister ici une forme d’énergie. Quelque chose que les gens maîtrisent pour se battre, se défendre… En plus, on a les cartes et le book.
Arnaud s’emballa aussitôt.
— Oui ! Genre magie intérieure !
— Peut-être, répondit Albert. En tout cas, c’est plausible. On posera la question à Solano demain matin. Il en sait sûrement plus sur les règles de ce monde.
Le calme revint peu à peu dans la pièce. Chacun, plongé dans ses pensées, mesurait l’ampleur de ce qui les attendait.
Le lendemain matin
Les six amis s’éveillèrent lentement, étirant leurs membres engourdis. Un à un, ils se dirigèrent vers la salle de bain pour se laver. Sous l’œil pointilleux d’Albert, ils prirent soin de bien ranger la chambre.
— Sans moi, cette pièce ressemblerait à un taudis, grogna-t-il.
Ils descendirent ensuite vers la salle principale de la maison, là où ils avaient dîné la veille. En chemin, Trafalgar, tête en l’air, tourna dans la mauvaise pièce.
— Mec, c’est les toilettes, soupira Shadow, hilare.
— Ahh, oui… ils pourraient mettre des panneaux ! protesta Trafalgar.
Ils finirent par arriver dans la salle principale. La femme de Solano s’y trouvait avec ses quatre enfants. Elle était d’une beauté simple et naturelle, environ cinquante ans, toujours souriante. Elle portait des vêtements de lin clairs, simples et propres. Ses cheveux grisonnants étaient attachés avec soin. Une douceur évidente émanait de son regard.
— Bien dormi, les garçons ? demanda-t-elle d’une voix chaleureuse.
Les enfants, tous jeunes — entre quatre et huit ans — riaient autour d’eux, espiègles et bien élevés.
— Super bien dormi, madame Solano, répondit Arnaud avec gratitude.
Elle esquissa un sourire attendri.
— Oh, appelez-moi Alexandra.
— Ah, d’accord… Madame Alexandra. Et où est monsieur Solano ? demanda Albert en s’installant.
— Il se promène dans le village, répondit-elle.
— Ah, d’accord.
Ils prirent leur petit déjeuner dans une ambiance paisible. Le pain chaud, les fruits sucrés, et le thé local faisaient le bonheur de tous. Une fois rassasiés, Albert repoussa sa chaise.
— Je vais prendre un peu l’air. J’en profiterai pour chercher monsieur Solano.
— Je viens avec toi, déclara Trafalgar.
— Pareil, fit Maxime. Je veux venir aussi.
— Alors nous, on va voir Tiger, dit Arnaud. Faut s’assurer qu’il aille bien.
Alexandra intervint gentiment :
— Vous pourriez emmener les enfants avec vous ? Ils l’adorent.
Les enfants sautèrent de joie.
— Ouaiiiiis !
Ainsi, les deux groupes se séparèrent. Arnaud, Bass et Shadow, accompagnés des enfants, se dirigèrent vers la chambre de Tiger.
Dans la chambre de Tiger
Tiger était étendu sur de larges coussins. En voyant les enfants, il émit un léger grondement de plaisir. Les petits se jetèrent dans son pelage, riant, jouant.
— Vous êtes de retour, dit-il en souriant. J’ai cru que j’allais mourir d’ennui.
— Comment tu vas ? demanda Bass.
— Bien. Juste fatigué… mais c’est surtout l’inaction qui me tue.
— C’est parfait, fit Shadow. Faut bien te reposer.
_ Où sont les autres demanda le tigre.
_ Ils sont aller chercher Solano dans le village répondit tiger. Solano sort toujours dans le village s’assurer que tout le monde va bien.
— Les gens d’ici sont vraiment incroyable cette famille est adorable, dit Arnaud, rêveur. Madame Alexandra est super gentille, et les gosses, hyper bien élevés.
— C’est le cas de tout le village, répondit Tiger en carressant un des enfants. Ici, les enfants sont tous éduqués selon les idéaux de Magellan. C’est la règle.
— Wooow… fit Arnaud. Je vois.
— Quant à Alexandra, reprit Tiger, elle n’a pas toujours été ainsi. Il y a deux ans et demi, lors de l’attaque d’Édouard, elle a reçu un coup violent à la tête. Elle a perdu la mémoire. Depuis, elle est devenue… quelqu’un d’autre. Plus douce, plus aimante. Elle n’a jamais retrouvé ses souvenirs.
Un silence flottant suivit ses mots. Les garçons se regardèrent, pensifs et surpris.
De l’autre côté du village
Albert, Trafalgar et Maxime marchaient tranquillement.
— Attends… on n’est pas déjà passés par là ? demanda Trafalgar, incertain.
— Non, soupira Maxime. Mais t’as vraiment le pire sens de l’orientation dans les deux mondes.
— Mec, t’as failli te perdre en sortant de la maison, ajouta Albert, moqueur.
— Hé, c’est la première fois que je viens ici ! protesta Trafalgar.
Pendant que Maxime ne cessait de lorgner les filles du village avec un air charmeur, les villageois, souriants et accueillants, saluaient chaleureusement les trois jeunes étrangers. On leur proposa des fruits, de l’eau… Une femme âgée offrit même des herbes médicinales à Maxime.
Finalement, ils trouvèrent Solano. Il aidait une vieille dame à ouvrir les volets de sa boutique.
— Merci, grand frère, dit-elle avec affection.
Solano se retourna, sourit en les voyant, et vint à leur rencontre.
— Alors, bien dormi ? Bien mangé ? Que faites-vous ici ?
— On se promenait en vous cherchant, dit Trafalgar.
— Ahh, voilà qui est bien, dit Solano en ouvrant la marche.
Après quelques minutes…
Albert s’éclaircit la gorge.
— Une question. Est-ce qu’il existe ici… une énergie magique ?
Solano haussa un sourcil…
Dans une certaine île
Au cœur d’un immense casino, l’ambiance était électrique. Les jetons claquaient, les verres tintaient, les cris de joie ou de défaite fusaient. Des femmes rieuses passaient entre les tables, les croupiers lançaient les dés avec art.
Au fond de la salle, à demi plongé dans l’ombre, un homme immense était affalé dans un fauteuil. Entouré de femmes en robes serrées et de sbires silencieux, il riait à pleines dents. Son visage restait dans l’obscurité, mais sa carrure trahissait une puissance hors norme.
Son téléphone vibra.
— Allô ? dit-il d’une voix grave.
Une voix féminine lui répondit, douce mais sérieuse :
— Ça fait un bail.
— Héhé. En effet. Des nouvelles depuis l’île de Magellan ?
— Oui. Quelque chose d’inhabituel qui devrait plaire au boss.
L’homme se redressa légèrement, soudain attentif.
— Dis-moi vite.
— Six gamins..... venues de l’autre dimension. Elles sont apparues hier.
Un silence.
— T’es sérieuse ? Depuis le temps qu’on attend ça…
Il se mit à sourire, de manière inquiétante.
— L’attaque sur l’île de Magellan était prévue dans deux semaines, mais tant pis. Je donnerai l’ordre à Van castel d’attaquer. Ils arriveront probablement demain soir et il saura quoi faire vue qu’il ne rate jamis de mission. Et toi… capture-moi un de ces six gamins. Vivant. Compris ?
— À vos ordres chef !
Mais qui est cette mystérieuse femme au téléphone ? Et qui sont réellement ces ennemis tapis dans l’ombre ? Dites-moi ce que vous en pensez en commentaire ! 👀🔥

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