La cloche venait de sonner. Dans la salle 2-B du lycée ISM, seuls six élèves étaient restés. Les autres s’étaient rués dehors, criant, riant, courant comme s’ils venaient d’être libérés d’une cage. Mais pas eux. Pas les six.
Trafalgar, Albert, Shadow, Maxime, Arnaud et Basse. Ils étaient assis, chacun à sa manière. Certains avec nonchalance, d'autres concentrés sur leur téléphone. L’ambiance était calme. Typique d’un jeudi d’octobre, où la lumière déclinante traînait sur les murs comme un voile fatigué.
Jusqu’à ce que le feu jaillisse.
— Baaam ! Double kill, encore une fois, souffla Basse en claquant son écran.
— Moins fort Yax, grogna Trafalgar.
— On est pas en mission d’infiltration ici, répondit Basse.
Trafalgar haussa les épaules, sourire en coin. Il savait que ça l’agaçait.
— Et puis ton jeu là, Free Fire, c’est du plastique. Call of Duty, c’est une vraie simulation. Du lourd, du vrai, dit Albert.
— Vraie simulation ? intervint Maxime. T’as jamais fait un Top 1 sur Bermuda toi, ça se voit.
— Bermuda ? rit Albert en croisant les bras. On dirait une île pour colonies de vacances. Essayez Warzone, vous verrez la vraie guerre.
— Toi tu comprends rien, Alberta, lâcha Trafalgar. Free Fire, c’est pas juste un jeu. C’est une philosophie.
— Ne m’appelle pas Alberta, répliqua Albert, froid comme un bloc de glace.
— Toujours aussi tendu, Albert, sourit Shadow, étirant ses bras massifs.
Le débat s’intensifia. Les voix montaient, les arguments volaient.
— Free Fire, c’est stratégique, rapide, nerveux, expliquait Arnaud. Tu peux passer deux heures à te balader dans Call of sans voir un mec.
— Tu veux du réel ? Call of Duty te montre l’adrénaline du terrain, répondit Albert. On parle de killstreaks, de tactiques, pas de courir avec un pistolet laser.
— Wooow Free Fire, c’est pas des armes laser, t’as vu des Scar, des MP5, des Desert Eagle... c’est juste que ça va plus vite, plus stylé, dit Maxime.
— Stylé ?! cria Albert. Mec, tu peux mettre un short jaune fluo sur ton perso, c’est ça ton "stylé" ?
Tout le monde éclata de rire.
— Il a pas tort, admit Shadow en tapotant l’épaule de Maxime.
— T’es sérieux là, frérot ?
— Laisse, t’es seul sur cette île colorée, glissa Trafalgar.
— Voilà, Shadow, tu vois ce que je subis, dit Maxime avec un faux air blessé.
— Ne m’appelle pas Shadow comme ça, marmonna Shadow, un peu gêné.
— T’es Shadow depuis la 4e, rappela Arnaud. T’étais matrixé par The Eminence in Shadow.
— Ouais… et maintenant ça me colle à la peau. Mais j’aime bien... I am atomic.
Trafalgar les observait. Il n’en avait pas l’air, mais il kiffait ces moments-là. Ces clashs de geek, ces débats de passionnés. Il savait que ça n’allait pas durer. Il ne savait pas pourquoi… mais il le sentait.
Quelque chose allait changer.
Et ça ne tarda pas.
— Eh les gars… check ça, dit Maxime en fronçant les sourcils. Depuis que j’ai récupéré mon tel hier, y’a une notif bizarre qui pop tout le temps.
— Clique pas n’importe quoi, prévint Albert. C’est peut-être un virus.
— Clique, clique, dit Basse en se penchant. On vit une époque où on clique d’abord, on regrette ensuite.
— C’est p’t’être un ARG, ajouta Arnaud. Genre un jeu caché ou un teaser.
— Vas-y, on verra bien, dit Shadow.
Maxime hésita. Une micro-vibration parcourut son téléphone. Puis une autre.
L’écran clignota, une ligne de code apparut, disparut aussitôt.
— C’est chelou, chuchota-t-il. On dirait que ça bug…
Il toucha l’icône.
Le téléphone vibra violemment. L’écran vira au blanc. Une lumière jaillit, comme une explosion silencieuse.
Puis : FLASH.
La salle disparut.
Les tables. Le soleil. Le monde.
Ils tombèrent, aspirés dans un vortex numérique.
Leur chute sembla durer une éternité. Puis, brutalement… ils atterrirent. Sur une surface douce, herbeuse. L’air était étrange. Dense. Chargé d’électricité.
— Où est-ce qu’on est ?! s’écria Arnaud.
— C’est une blague ?! dit Maxime.
— Mon téléphone... il marche plus ! Pas encor !! Cria maxime.
— Yax ?! T’es là ? appela Trafalgar.
— Présent ! Mais mec… c’est quoi ce délire ?!
Soudain, une lumière bleutée s’alluma dans le ciel. Un hologramme apparut.
Un homme digitalisé. Son visage était flou. Mais sa voix… claire.
— Bienvenue dans ExitCode.
Votre survie dépendra de votre stratégie, de votre courage,
Une simple journée d’octobre. Une salle de classe presque vide. Six amis, un téléphone fraîchement réparé… et une notification qui va tout faire basculer.
En une fraction de seconde, Trafalgar, Shadow, Maxime, Albert, Arnaud et Basse sont projetés dans un monde numérique inconnu : ExitCode. Un jeu ultra-réaliste où le danger est réel, les règles sont impitoyables, et la mort... bien plus qu’un Game Over.
Mais ils ne sont pas les seuls. Des centaines d’autres personnes ont été aspirées avant eux. Et tous n’en sont pas revenus.
Pour espérer s’échapper, une seule voie : rassembler les 5 Clés de Système, éparpillées aux quatre coins de ce monde fracturé. Chaque clé est protégée par des épreuves, des factions, et des ennemis capables de tout pour survivre.
Trahisons, stratégies, pouvoirs, confrontations mentales et physiques.
Le jeu ne fait que commencer.
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