Quel est votre vœu le plus cher ? Que souhaitez-vous ardemment ? Et si je vous disais que je peux vous aider à exaucer ce vœu... accepteriez-vous ? Je vais vous conter une histoire qui se répète depuis que les Hommes sont sur Terre, et qui n'aura de cesse d'exister. Une histoire d'amour, de souhaits et de chagrins. Elle commence en 1962. Une maison devait être construite sur un petit lopin de terre, à proximité d'une petite ville assez sympathique. D'ailleurs, c'était bien la première fois que j'y mettais les pieds. Située au nord du Mexique, elle était connue pour ses restaurants, ses lieux de divertissements et sa culture. En bref, comme absolument toutes les villes du monde. Si on s'en éloignait de quelques kilomètres, on se retrouvait dans le désert de Sonora. Lieu parfait pour cacher un corps, si vous voulez mon avis. Mais revenons à notre histoire. Un couple fortuné faisait construire une maison, assez grande pour accueillir une petite famille de cinq âmes au moins. Des ouvriers s'affairaient autour de la structure qui poussait là, au beau milieu d'un champ vendu par un pauvre paysan qui n'avait vu d'autre choix que de le céder pour une bouchée de pain afin de pouvoir avoir un peu plus d'argent. Les ouvriers qui travaillaient là ne gagnaient guère beaucoup d'argent eux aussi. Mais c'était toujours mieux que rien. Ils occupaient des tâches diverses et variées. Certains posaient les briques qui constituaient les murs, d'autres acheminaient les matériaux, d'autres encore déchargeaient les camions. C'était un travail pénible et ça, les marchands en étaient bien conscients. Une vendeuse était postée au niveau de l'entrée du chantier, un peu à l'écart des zones dangereuses et se tenait à l'ombre de son chariot. Contre quelques petites piécettes, elle vendait... un verre d'eau. Son commerce faisait fureur auprès des ouvriers. Certains se bousculeraient pour avoir un verre d'eau, ou son attention.
Alors qu'elle était en train de parler avec l'un de ses clients, un homme vêtu d’un bleu de travail s'approcha et se reposa sur le chariot. À cette vue, la femme soupira profondément. Ce n'était pas la première fois qu'il tentait de la draguer lourdement. Il la regarda d’un air libidineux, le sourire en coin.
— Carmela, comment vas-tu, poupée ?
— Pablo, je t’ai déjà dit de me laisser tranquille, dit-elle agacée.
— Oh allez, je fais rien de mal ! J’essaie juste d’avoir une discussion. Sois gentille, tu veux ?
Elle le fusilla du regard et se contenta de l’ignorer avant de s’occuper d’un autre client qui venait d’arriver. Pablo repartit, froissé, vers son poste où l’attendais son ami.
***
Quelques minutes plus tard, Pablo décharge des sacs de ciment d’un camion, avec l’aide de son ami Carlos.
— Elle t’a encore rejeté ? Lança Carlos alors qu’il portait un sac de ciment sur ses solides épaules.
Pablo, toujours vexé, resta muré dans le silence. Carlos lui tapota le dos avant de partir déposer son fardeau avec les autres, rangés les uns sur les autres, quelques mètres plus loin.
— T’en fais pas. Tu sais ce qu’on dit. Il y a plein de poissons dans l’océan.
— Oui, mais les autres poissons j’en ai rien à faire, Carlos. Je suis amoureux d’elle, tu comprends ça ? J’en veux aucune autre.
— Ah, mi Pablito. T’es beaucoup trop sentimental.
— Je suis pas sentimental. Je veux juste pouvoir l’inviter à sortir.
— Tiens, qu’est-ce que c’est, ça ? C’est tombé de ta poche ?
Pablo jeta un œil autour de lui et vit de quoi Carlos parlait. Elle était là, à ses pieds. Une petite fiole dorée. Ses ornements finement gravés dans le métal couleur soleil reflétaient la lumière. Pablo se baissa pour la ramasser. Il ôta le bouchon de liège qui scellait le récipient pour pouvoir voir ce qu’il y avait à l’intérieur, mais il n’y avait que le vide.
— Non, ce n’est pas à moi, répondit Pablo en continuant d’examiner ce mystérieux petit objet sous toutes les coutures, mais je pense que l’on peut en tirer un bon prix.
— C’est pas aux propriétaires de la maison ? demanda Carlos.
— Non, ça m’étonnerait. Et puis qu’est-ce que ça ferait ici ? J’vais voir si j’peux essayer de la vendre. Elle a l’air d’être en or, ou un truc comme ça.
— Hé, ne m’oublie pas ! Sans moi, tu l’aurais pas trouvée ! Je veux une part.
— T’es toujours en train de penser à l’argent, toi. T’as des problèmes, dit-il en remettant la fiole dans sa poche.
Carlos laissa s’échapper un soupir exaspéré.
— Ça, je te le fais pas dire… J’ai encore tout perdu aux pugilats.
— Encore ?! Faut vraiment que t’arrêtes de faire des paris. À peine l’argent rentre dans tes poches qu’il disparaît.
— C’est pour ça qu’il faut que tu me passes une part ! Pour que je puisse me refaire !
— Ah, tu veux te refaire ? Alors, travaille. On a encore plusieurs sacs à décharger.
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