Oriane lâcha un grand soupir. Il restait encore quelques heures avant la fin des cours. Elle avait hâte de sortir d'ici pour pouvoir retourner chez elle. La jeune française s'imaginait dans son lit, toute emmitouflée dans ses couvertures, une tasse de thé à son chevet et son roman policier devant elle.
La brunette passa un regard vers la fenêtre. Le ciel commençait déjà à s'assombrir et les lampadaires commençaient à s'illuminer. Oriane ne prêtait aucune attention à ce que son professeur de mathématique disait devant son tableau tactile. Il ne faisait que répéter la matière à apprendre une deuxième fois et notre héroïne l'avait déjà comprise la première fois. Oriane retourna son regard vers le tableau pour voir où il en était. Ils étaient encore coincés sur le même numéro de l’exercice.
Oriane lâcha encore un long soupir.
La jeune brunette passa regarda l'horloge accrochée au-dessus du bureau de l'enseignant. Il était 5h45. Elle ne lui restait que 25 minutes au cours et Oriane serait enfin libérée. Sans déranger les personnes autour d’elle, la Française glissa doucement son agenda remplie de papier de toute sorte vers elle. Elle ne se considérait pas comme quelqu'un de très organisé au niveau de sa chambre, son casier au lycée ou même dans son sac à dos où tout est placé sans aucune attention. Oriane n'était que désordonnée au niveau matériel, mais ses notes de cours écrits et ses pensées étaient les seules choses qui étaient en ordre ce qui rassurait ses parents. La brunette ouvrit son agenda à la page de la semaine, la semaine où il y avait énormément de papier venant de diverses matières.
Ce serait la fête de son frère vendredi.
Jean Duchesne était son nom. Il avait quatre de plus que sa sœur et étudiait dans une université à l’étranger dont Oriane ne connaissait pas le nom. La jeune sœur se rassurait en croyant que ce devait être une école renommée. Oriane n’avait pas reçu des nouvelles de lui depuis son départ. Elle espérait que son grand frère ne s’était pas attiré du trouble car Il avait à créer du trouble quand ils étaient jeunes.
Il y avait la fois où, sans faire exprès, Jean avait arraché la perruque d’une des collègues de leur mère en jouant à « Marco Polo » avec ses copains et sa sœur. Leur mère revenait du travail et avait invité sa collègue pour dîner. Les enfants jouaient sur la pelouse et Jean était « Marco ». Il se promenait les yeux fermés, cherchant ses copains. Oriane, pendant ce temps, profitait de la présence de sa mère qui discutait avec son invitée pour se cacher.
« MARCO ? cria Jean
- POLO ! » répondit sa petite sœur.
En reconnaissant la voix de sa sœur, Jean se précipita vers sa voix, ses bras étendues devant lui.
Les enfants Duchesne tournèrent autour de leur mère en riant. Ayant les yeux toujours fermé, Jean essayait de toucher sa sœur, mais il trébucha dans ses pieds. Il s’accrocha à la perruque de la collègue qui, malgré la journée d’été, flottait en sa direction, la direction contraire d’Oriane. Sans aucun succès à s’équilibrer, Jean tomba en arrachant la perruque. La jeune femme poussa un cri, mettant le jeu en pause. Tout le monde se tourna vers la femme chauve et regarda par la suite Jean au sol avec des cheveux dans sa main droite.
Leur mère gronda Jean pour son imprudence et accompagna son invitée vers sa voiture en s’excusant tout étant embarrassée. Oriane, elle, ramassa la perruque qui recommença à flotter au vent dans sa main.
La jeune brunette jeta encore une fois un regard vers la fenêtre. Une feuille d'arbre entra dans sa vision. Il dansait au rythme du vent, mine de rien. Oriane suivit du doigt la petite feuille. Elle trouvait surprenant qu'elle savait où allait cette petite feuille. Elle changea son doigt de direction pour voir si la feuille la suivrait encore.
La feuille la suivit. Oriane fronça des sourcils. Avec son doigt, la jeune brunette fit un geste de tourbillon, examinant si la feuille la suivrait encore. À la suite de son geste, une petite tornade se forma progressivement, emportant plusieurs autres feuilles colorées avec elle. Surprise, Oriane arrêta de bouger sa main. Le jeune homme à côté d'elle vêtue de noir et maquillé de khôl la regardait étrangement.
« Ça va, Oriane ? »
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