Noel 1990, Je le trouvait tellement l’fun, mon mononc’!
Je lui trouve des côtés admirables même après avoir su ce qu’il a fait: un gros homme jovial, pas efféminé pour cinq cennes mais ouvertement gai dans le fin fond d’une Acadie encore assez machiste où les hommes sont “des hommes”, virent la brosse à coup de Alpine, chassent l’orignal et montent le panache au dessus de la porte du shed.
Il avait toujours un cadeau pour moi: un chat en peluche gris, un ours en peluche bleu qui fait de la musique. Pour ce party de Noel (qu’il avait filmé avec sa caméra VHS!), j’avais eu un petit set à thé en ceramique. Quand il y avait pas de cadeaux, il y avait toujours E.T. ou l’Histoire Sans Fin en VHS, toute la veillée regardait ça avec moi, la bière à la main.
On a regardé cette fameuse cassette de ce fameux party de Noel 1990 pendant des années. Les bouteilles de bière vides s'empilent sur la table mais je voyais mes parents danser sur du Soldat Louis, improviser un band avec des cuillères, une harmonica, une flûte à bec et mon oncle qui pousse des notes complètement random au violon, juste pour le fun.
C’était pas le bonheur mais ça ressemblait au moins au plaisir.
Vingt ans et une thérapie plus tard, avant de mourir, ma mère m’a avoué qu’elle pleurait en revenant de ces beuveries pour revenir dans sa maison, avec ses cinq ados eu d’un mariage précédent avec un homme violent. J’était née d’un autre homme et le gars qui allait m’élever et vivre avec ma mère jusqu’à sa mort, le frère de cet oncle, venait d’entrer dans le portrait avec quatre autres ados de son côté, trois qui vivaient avec lui, à ajouter aux cinq ados troublés.
Je vois mal quel parent ou ado aurait pu résister à la bouteille dans ces circonstances là. Les chicanes, les engueulades et les insultes étaient plus fréquentes que les bons moments et mononc' est arrivé avec sa bonne humeur, ses partys, sa boisson...et sa caméra
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