Trémé (calme, presque blasé) :
« Piège. Obvious. »
Zolan (soupirant, fataliste) :
« Et on a même pas fait signe à Ngwarr’Ken… »
Voix d’en haut :
« Vous pensiez vraiment voler la Lame du Pacte sans payer le prix ?! »
Un chef de mercenaires hurle, épée levée.
Les autres gueulent en chœur. Ça charge. C’est le chaos.
Zolan, acculé, recule d’un pas. Puis ses poings se crispent. Il revoit des visages.
Des flammes.
Des cris.
Son village en feu.
Des corps. Des enfants.
Sa mère, sa petite sœur, tous les siens.
Le chef qui a ri.
Ce rire, c’est le même que celui d’un des mercenaires là, maintenant.
Son regard se noircit.
Zolan (murmure, dents serrées) :
« Fa‑Kɛli. »
BOUM.
Le masque blanc se matérialise d’un éclair, se plaque sur son visage dans un bruit d’os qui craquent.
Une explosion de Nyama balaie la salle. L’air ondule, les torches vacillent.
Zolan n’est plus un garçon. Il est une tempête.
Il fonce, lame en main, ses pas brisent le sol. Il traverse un mercenaire comme une onde de choc. Lame plantée dans le ventre, il enchaîne, dégaine son poing gauche qui explose un crâne.
Il ne voit plus. Il ressent.
C’est la colère incarnée. Une bête blessée, un orage vengeur.
Trémé, en retrait, masque noir déjà en place, observe. Il esquive une hache, glisse entre deux lames, tranche une gorge sans effort.
Chaque mouvement est précis, élégant.
Il n’a pas besoin de frapper fort. Il frappe là où ça compte.
Trémé (calme, presque admiratif) :
« Et dire qu’il n’avait même pas encore pété un câble… »
Zolan, lui, hurle. Il saute sur le chef, l’écrase au sol, le soulève d’une main.
Zolan (regard incandescent) :
« C’était toi… ce rire… ce feu… CE JOUR-LÀ ! »
Le mercenaire ne comprend pas. Mais ça n’a pas d’importance.
Zolan l’écrase contre le pilier. Un bruit sec, puis silence.
Son masque se fissure. Une larme coule sous le Nyama.
Trémé arrive à sa hauteur, regarde le carnage.
Trémé (doucement) :
« Tu t’es rappelé, hein ? »
Zolan (essoufflé, regard perdu dans le vide) :
« Ouais… Et maintenant je me souviens pourquoi je me bats. »
Forteresse Sanglante — niveau inférieur
Les murs tremblent à chaque coup. Des hurlements, des armes qui s’entrechoquent. Au milieu du chaos, une silhouette immense avance lentement, comme si le temps n’avait plus d’importance.
Ngwarr’Ken est encerclé. Encore.
Des dizaines de mercenaires, armes au poing, yeux remplis de peur mal cachée. Lui ? Torse nu, muscles saillants, un sourire de gosse qui vient de trouver un terrain de jeu sanglant.
Ngwarr’Ken (soupire longuement, puis se craque la nuque avec un CRAC sonore) :
« Enfin… J’m’ennuyais. »
Il ferme les yeux… et relâche son Nyama.
BOUM.
Une onde rouge écarlate explose autour de lui. L’air devient lourd, électrique.
Ses dreadlocks se lèvent légèrement, comme si son aura défiait la gravité elle-même.
Mercenaire (en arrière-plan, tremblant) :
« C’est… c’est un démon ?! »
Ngwarr’Ken (ouvre les yeux, ton joueur) :
« Un démon ? Pff. J’suis pire. »
Il bondit.
Une seconde de silence.
Puis… le carnage.
Il tourne dans les airs, pose un pied sur le crâne d’un mercenaire, utilise son dos comme tremplin, éclate un autre d’un coup de genou dans le menton.
Un troisième vole, empalé par un poing si rapide qu’on n’a vu que l’explosion de son torse.
Il attrape une hache en plein vol, l’envoie en boomerang : trois têtes tombent net, comme des mangues trop mûres.
Ngwarr’Ken (tenant la dernière tête tranchée, hilare) :
« Allez, ça c’est pour le lancer artistique. Notez-moi ça sur 10 ! »
Il entre dans la cour centrale en marchant tranquillement, la tête d’un Faucheur dans la main, son Nyama toujours rugissant autour de lui.
Ngwarr’Ken (grand sourire, en fixant Zolan et Trémé couverts de sang) :
« Les mecs, sérieux ? Vous avez commencé sans moi ? »
Zolan souffle, encore à moitié secoué. Trémé lève les yeux au ciel.
Trémé :
« Tu devais pas “rester discret” ? »
Ngwarr’Ken (hausse les épaules, tout en pointant les ennemis restants) :
« Discret c’est pas dans mon vocabulaire. Et vous touchez à PERSONNE maintenant. J’me fais ma part. »
Il avance, bras ouverts, comme pour accueillir ses adversaires dans une étreinte mortelle.
Mercenaire restant (paniqué) :
« On… on se rend ! »
Ngwarr’Ken (penche la tête, fausse compassion dans la voix) :
« C’est trop tard pour la diplomatie, mon pote. »
Il claque des doigts.
Son Nyama prend la forme d’un immense serpent rouge, qui explose au milieu des derniers ennemis et les enroule un à un, les broyant dans un craquement d’os délicieux.
Lui saute dans l’arène, fait tournoyer une chaîne volée à un cadavre et l’utilise pour étrangler deux ennemis d’un seul geste, les faisant tournoyer comme des fléchettes humaines contre les murs.
C’est violent, c’est sale, c’est jouissif.
Trémé croise les bras.
Trémé :
« Il s’amuse vraiment, hein. »
Zolan (sèchement) :
« T’as vu ce sourire ? C’est pas normal. »
Et soudain…
Ngwarr’Ken s’immobilise.
Ses yeux se lèvent, fixent la haute tour au sommet du fort. Il plisse les yeux.
Un frisson lui grimpe dans l’échine. Pas de peur. Pas encore.
Mais il sent.
Une présence.
Quelque chose d’ancien. De lourd. De vrai.
La vraie Lame. Pas celle de l’autel.
Et… quelqu’un l’attend là-haut.
Ngwarr’Ken ne dit rien. Son sourire disparaît. Il lance la tête tranchée comme un ballon oublié, qui roule aux pieds de Zolan.
Ngwarr’Ken (voix plus grave, sérieuse) :
« Quelqu’un d’autre est là… Quelqu’un de très puissant. »
Escaliers du silence — Tour du Trône
Zolan et Trémé montent, lents mais déterminés. Le sol gronde sous leurs pas, comme si la tour elle-même retenait son souffle. Le Nyama est lourd. Dense. Collant.
Ils franchissent les dernières marches.
Et là…
Le Général les attend. Un colosse. Deux mètres cinquante de muscles, de fer et de haine pure.
Son armure rituelle est gravée d’anciens symboles. Dans sa main : la Vraie Lame. Elle pulse, comme un cœur vivant.
Il ne bouge pas. Il attend.
Trémé (yeux plissés, sans reculer) :
« T’as pris du muscle… On va voir si t’as appris à t’en servir. »
Zolan (ton calme, regard perçant) :
« Suis le rythme. »
> Zolan & Trémé (à l'unisson) :
« Fa-Kɛli. »
Les deux masques se posent sur leurs visages dans un éclair de lumière.
L'air explose autour d'eux. Leur Nyama jaillit comme un raz-de-marée.
Le combat commence.
Zolan fonce le premier, rapide comme l'éclair.
Sa machette de Nyama claque violemment contre la cuirasse du Général. Un impact assourdissant.
Le géant rit. D'un revers de sa lame, il projette Zolan contre un pilier de pierre, qui se fissure sous le choc.
Trémé surgit à son tour, filant tel un serpent noir.
Il attaque dans l'angle mort du Général, lame courte, mouvements nets, précis.
Bruit. Bruit. Bruit. Chaque coup fait trembler les murs.
Mais le colosse encaisse tout. Son Nyama agit comme un bouclier vivant.
Il riposte, prêté mais monstrueux. Trémé esquive de justesse, glisse, rebondit sur un mur et revient à la charge.
---
En bas, dans la cour éventrée
Ngwarr'Ken se fige.
Il lève la tête, une main encore poisseuse de sang.
Ngwarr'Ken (sourire large, yeux brillants) :
« Ah ouais… là-haut, c'est pas des câlins. C'est un vrai combat. »
---
Retour au sommet
Zolan revient dans la mêlée, esquivant de justesse une frappe oblique qui explose un pan de mur.
Lui et Trémé enchaînent, tels deux danseurs de guerre.
Une attaque.
L'autre couvre.
Une esquive.
Une frappe.
Une diversion.
Une feinte.
Un rugissement.
Mais le Général domine.
Il ne faiblit pas. Il impose sa présence, chaque pas fait vibrer la pierre, chaque attaque est une sentence.
Puis une faille.
Un coup de Trémé à la garde. Une déviation infime, mais suffisante.
La poignée de la Vraie Lame cède.
L'arme glisse hors de ses mains, tombant au sol dans un bruit sourd. Le général tente de la rattraper.
Trop tard.
Zolan bondit, roule, et l'attrape.
La lame vibre.
Son Nyama réagit instantanément. Elle reconnaît son nouveau porteur.
Zolan recule de quelques pas, les jambes fléchies, l'arme à deux mains.
Elle luiit d'un éclat ancien, presque sacré.
Zolan (fixant Trémé, tendu) :
« Tiens-le. Je charge. »
Trémé n'attend pas de répétition. Il s'élance.
Le Général rugit.
Il frappe, balaye, tente de l'écraser sous son poing nu.
Trémé danse, saute, pare, tient bon. Ses os craquent. Il saigne. Mais il ne lâche rien.
Zolan ferme les yeux.
Il rassemble tout son Nyama. La Vraie Lame commence à brûler. Littéralement.
Un halo de lumière blanche et rouge entoure l'arme. Son masque s'illumine.
Zolan (hurle) :
> « Frappe du Cœur Ancien ! »
Le frappe.
L'air se déchire.
La lumière dans la pièce.
La lame fend l'espace, créant une onde de choc qui souffle tout sur son passage.
Le Général est tranché net, du torse au bassin.
Son masque vole en éclats, projeté en mille morceaux.
Il ne dit rien.
Il tombe.
Silencieux.
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5. L'effondrement
Le trône s'écroule.
Le sol se fissure sous les pieds des deux guerriers.
Des pans entiers de murs s'effondrent. Le plafond se craquelle.
Des cris en bas : les mercenaires fuient, paniqués.
Des bruits de pas.
Ngwarr'Ken débarque dans la salle, couvert de sang, tenant un bras qui n'est pas le sien.
Ngwarr'Ken :
« YOUPIIII, SUR UN GAGNÉ ?! … Bon d'accord, c'est moche, mais on a gagné. »
Trémé, haletant, s'effondre à genoux.
Il regarde Zolan, les bras ballants, la peau marquée de bleus noirs.
Trémé (voix rauque) :
« À l'eu de la chance. Beaucoup. Si ce combat avait duré dix secondes de plus… »
Zolan, toujours debout, fixe la Vraie Lame.
Elle pulse faiblement. Comme vivante.
Zolan (sérieux, lentement) :
« On serait morts. »
Silence.
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