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Amitié romantique

10. L'éloignement

10. L'éloignement

Jul 27, 2025

Abigail tente d’écrire une lettre de refus à Violet. En effet, Louise et Hugh auraient préféré qu’elle lui parle en face, mais celle-ci ne s’en voit pas le courage. Elle décide donc de faire filer à l’écrit ce qu’elle aurait voulu dire à l’oral.

Cependant, plus elle écrit ce qu’elle pense, plus elle trouve difficile d’amener à la conclusion qu’elle refuse d’aller plus loin. Certes, se rappeler à quel point ce moment intime lui a plu ne permet pas d’aboutir à l’idée qu’elle ne souhaite pas réitérer.


Finalement, plutôt que de se risquer à confronter et manifester ses sentiments, Abigail est tentée simplement   d’éviter Violet. Elle sait que ce n’est pas courageux mais quelque chose lui dit que ça l'aidera à se protéger de ses sentiments. Pour le moment, elle veut bien admettre qu’il y a eu un moment de faiblesse envers elle, mais il ne faut pas que cela devienne quelque chose de concret.


Abigail reçoit d’abord une première invitation au thé dans une semaine, puis une seconde à dîner.


Elle se décide à fuir la situation en allant rendre visite à ses parents. Ils lui en ont fait la requête par courrier récemment, elle se dit que finalement accepter ne serait pas de refus, les possibles lettres et pensées de Violet ne l’atteindront peut-être pas là-bas. 

Monsieur et Madame Winmister sont deux personnes chaleureuses et aimantes. L’arrivée de leur fille dans leur foyer les ravit. Le trajet est long pour venir les voir, c’est la seule raison qui empêche Abigail de les voir plus souvent, l’absence de son mari devant lui permettre quelques libertés de déplacement. 

Dès son arrivée, elle est prise à parti pour donner un maximum de nouvelles, quelles sont ses dernières lectures, les sujets de ses dernières peintures, la dernière sortie qu’elle a eu l’occasion de faire. Pas une question ne se pose sur son mari et Abigail sait pourquoi. Ses parents l’ont en horreur depuis qu’ils ont appris qu’il laissait sa femme seule dans le Hampshire pendant de si longues périodes. Abigail suspecte que ce soit par crainte de ne pas avoir de petit-enfants de leur part, mais en vérité, il s’agit de la seule compassion pour le malheur de solitude de leur enfant. 

Autour du thé, le sujet n’est donc pas abordé, et Abigail ne souhaite pas que ça change. Elle prend des nouvelles de son frère qui est toujours en vadrouille en Europe. Il est éternel célibataire, alors que c’est lui qui a aidé à organiser l’engagement de sa sœur. Pour autant son sort est enviable à bien des personnes : pouvoir vagabonder et explorer les paysages et les merveilles que le monde a à offrir sans se soucier d’une vie de famille. Beaucoup serait effectivement envieux, mais ce n’est pas le cas d’Abigail qui est simplement heureuse pour son frère. 

Après avoir eu plus de nouvelles sur son dernier arrêt à Munich, Abigail questionne la vie de ses parents. Elle apprend que la pastorale a changé, et que ce changement ne convainc que peu sa mère. La visite de militaires dans le village voisin a rappelé ses vieilles années à son père, dont le nouveau hobby est maintenant celui de la pêche. Sa mère lui montre les derniers ouvrages qu’elle a réalisés pour décorer les coussins du salon, ainsi que la broderie qu’elle a faite sur une toilette.


Il fait bon pour Abigail de retrouver ses racines. Cela lui permet de se recentrer sur ce qu’elle rêve : fonder une famille à son tour.

Une nuit, endormie dans son ancien lit de jeune fille, Abigail se met à rêver de cette vie de famille heureuse mais son rêve lui fait l’effet d’un choc quand elle réalise que la personne qui lui tenait la main n’était autre que Violet. Elle se réveille soudainement, en sueur, se disant que son cerveau n’a de cesse de lui jouer des tours.


Le lendemain, elle décide de rester plus longtemps chez ses parents qu’elle ne le pensait au départ. Le rêve de la nuit passée la convainc qu’elle a besoin de s’éloigner de sa maison à Petersfield. 

Elle accompagne donc sa mère dans la bibliothèque pour lire de nouveaux récits, quand son œil s’attarde sur un énoncé de botanique, lui rappelant le trajet de retour avec Violet. Elle se retourne vivement et prend finalement le premier livre qui lui passe par la main plutôt que de chercher une lecture qui l'intéresserait réellement. 

Le récit est ennuyeux et beaucoup trop amer pour son plaisir. De plus, elle n’en retient que la moitié, ses yeux continuant de s’attarder sur le livre de botanique légèrement sorti de l’étagère. Sa mère ne réagira pas en voyant sa fille soudainement se lever, claquer son livre et en prendre un autre dans la bibliothèque. Les humeurs d’une femme mariée ne concernent qu’elle.

Abigail parcourt vaguement les pages de l’énoncé, et s’attarde plus volontairement sur les gravures. Les superbes traits fins qui ensemble réussissent à décrire de nombreuses espèces de plantes et de fleurs. Abigail se demande si Violet connaît telle plante ou si elle a déjà souhaité en cultiver une autre. Elle prend conscience de la rigueur nécessaire pour pouvoir entretenir de soi-même un jardin, et que sa roseraie n’était que le début d’un apprentissage à réaliser. Finalement, c’est avec une amertume plus grande que le premier récit qu’elle ferme les dernières pages du livre feuilleté trop hâtivement.


Au dîner, ses parents ne portent pas trop d’attention à Abigail, celle-ci étant là depuis quelques jours, les affaires quotidiennes reprennent. Son père s’entretient poliment de l’occupation de sa mère durant la journée, celle-ci lui demande s’il a réussi à avoir de nouvelles prises dans le lac avec le voisin. Il montre avec fierté le poisson qui est apporté à table en guise de plat.

Ecouter ainsi ses parents rappelle à Abigail là où se dirige véritablement son envie dans la famille : être dans un couple heureux et amoureux. Elle n’arrive pas à se rappeler quand pour la dernière fois, elle avait espéré développer de tels sentiments pour son mari. Mais jamais il n’avait réussi à susciter de tels égards, ni avait pris le soin lui-même de développer des attentions envers sa femme. Avoir de telles pensées noircit son cœur, et sans plaisir, Abigail déguste le poisson que son père a pêché pour elle et sa mère.


La matinée qui suit se déroule comme la veille. Ses parents étant plutôt routiniers, ils avaient pris à cœur d’inclure leur fille dans leurs habitudes, et après un peu de lecture le matin, le père d’Abigail lui proposa de l’accompagner en ville faire les magasins l’après-midi. Il souhaitait gâter son enfant avec une nouvelle robe, ou un nouvel accessoire : qu’importe, il fallait que ça lui plaise et lui apporte un beau sourire. Bien sûr, sa femme également était invitée à choisir un nouvel habit pour sa garde-robe. La saison chaude étant arrivée, il fallait de nouvelles tenues adaptées.

Arrivés en ville, sa mère prit Abigail par le bras et l’emmena dans ses boutiques préférées, accompagnée par son père, toujours un mètre derrière, les bras dans le dos. Il fallait un nouveau ruban pour aller avec la robe orange qu’elle lui avait choisie, et surtout au moins un éventail pour les chaleurs qui allaient venir. Ce genre d’activité aurait dû faire le ravissement d’Abigail, mais celle-ci était d’humeur inégale. Tantôt elle suivait l’enthousiasme de ses parents, tantôt elle était reprise par son envie de savoir si tel ou tel accessoire plairait à Violet. Auparavant, c’est de son mari à qui elle pensait devoir plaire grâce à ses tenues ou ses parures. Maintenant, elle se surprenait de n’avoir aucune idée sur quel éventail choisir car aucun ne ressemblait à celui que lui avait prêté Violet lors de sa soirée musicale.

En rentrant des courses, sa mère et son père se réjouissaient des nombreux achats qu’ils avaient pu faire. Non seulement sa mère avait trouvé deux nouvelles robes qui convenaient aux formes de sa fille, mais son père avait pu aussi trouver des accessoires de pêche. Abigail, distraite encore, ne pouvait qu’acquiescer aux remarques de sa mère.


Le jour suivant, Abigail se décide à rentrer chez elle à Petersfield. Elle considère avoir abusé de l’hospitalité de sa famille, bien qu’ils insistent pour l’assurer du contraire. Avant de se préparer à entrer dans la voiture, son père sur le perron, sa mère sort subitement de la maison avec un paquet sous le bras.

  • Il avait l’air de beaucoup t’intéresser, alors je me suis dit que tu en ferais meilleur usage que celui qu’on en a à la maison. Tiens, ça me fait plaisir.

Abigail est déjà beaucoup plus chargée qu’à son arrivée, mais elle accepte volontiers l’attention de sa mère. Après avoir fait une bise à chacun de ses deux parents, elle repart chez elle.


La maison est toujours impeccable en rentrant, Miss Hill a fait du bon travail pour que le foyer soit accueillant à son arrivée. Mary demande des nouvelles de la famille d’Abigail, et est ravie de voir que sa maîtresse rentre avec de nouvelles tenues à porter pour de futures invitations. 

  • Et où dois-je ranger ce paquet, Madame ?

  • Je ne sais pas encore, ouvrez-le donc, s’il vous plaît.

  • Un traité de botanique ? Quelle drôle d’idée a eu votre mère.

  • Quoi ?



Surprise, Abigail constate qu’encore une fois sa mère est discrète mais a le regard toujours aussi affûté.

  • Rangez-le donc à la bibliothèque, Mary…

Abigail ne peut s’empêcher de penser que cet ouvrage va encore la hanter.


Les jours passent et Abigail s’en veut et réalise qu’elle a de plus en plus envie de voir Violet. Pour autant, ça ne fait que renforcer sa détermination et réalise qu’il est nécessaire de ne plus se revoir pour sauver son mariage.


Le temps est gris et, étrangement, cela accentue son humeur maussade.


Abbie sort dans le jardin à la fin de l’après-midi, l’air lourd précédant la tempête lui remplit les poumons et elle sent le poids de son cœur. C’est clair à ses yeux : elle a des remords. Elle s’en veut de ne pas avoir donné de nouvelles, ni de conclusion à son histoire avec Violet. Elle se soucie de comprendre enfin qu’elle a renié à son cœur une aventure qui lui aurait permis de pleinement vivre et non pas simplement exister.

Avec sa réalisation, l’eau inonde son visage sans qu’il ne pleuve.


Au loin, une silhouette approche dans le pré. Abigail essuie son visage et s’apprête à partir quand une voix s’écrie : 

  • Abbie !

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Joe Béguin

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Le grand retour ?

#romance #gl #regency #historicalfiction #lgbtq #LGBTQIA

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