Date d'envoi: 2 octobre 2019
Date de réception prévue: 2 octobre 6019
Temps avant réception prévue: 24 jours, 10 heures, 30 minutes et 24,177 secondes
L'auteur de ce document informatif pris une pause dans son écriture.
-Alexander! cria-t-elle, sans même lever les yeux de sa copie.
-Oui, mademoiselle ?
Cela peut vous paraître horrible de se faire appeler à tout bout de champs et de n'avoir droit à ne serait-ce qu'un remerciement ou même moins insignifiant, un regard. C'est là qu'on comprend à quel point la capacité d'adaptation ainsi que l'incroyable sérénité d'Alexander entre en jeu.
-Ce rapport est incomplet. Il lui manque des questions, critiqua la sous-chef. Avec toujours autant de reconnaissance.
Alexander ne savait que lui répondre. Quelques jours auparavant, ses collègues, affectés à l'imprimerie, l'informèrent qu'ils souhaitaient jouer un tour à Zarina, ou Hitler, comme ils aiment l'appeler. Bien évidemment, rien de trop méchant, car en tant que sous-chef, Zarina a le pouvoir de les licencier. Trafiquer le rapport d'essai était leur manière de lui faire comprendre que son attitude est inacceptable. Ces employés vengeurs ne pensèrent guère à l'assistant de la victime. Lorsqu'un problème surgit, Alexander est immédiatement tenu pour responsable et il doit faire des heures de surplus avec une partie de son salaire en moins, mais il se tait, ne réplique pas, ne souhaitant qu'avoir sa paie.
-Hé bien, Alexander, auriez-vous perdu votre langue ? Cela ne m'étonnerai pas de vous. De toute façon, ne seriez-vous pas muet?, siffla la vipère avec ironie et un immense sourire moqueur collé au lèvres.
Alexander serra les poings et la mâchoire, sans trouver la force de répliquer. Ses yeux se remplissaient de plus en plus rapidement de larmes de rage amères, lui brûlant l'intérieur des globes oculaires
Voilà qu'elle recommence! hurla-t-il en son for intérieur, pourquoi ne peut-elle pas se taire ou être gentille! Elle préférerait s'arracher la peau plutôt que de faire un compliment, j'en suis sûr!
Les larmes commencèrent à couler telle de petites perles sur ses joues. La rage fit place à la douleur, aux regrets, à la culpabilité et au manque qu'il ne pourra jamais combler.
-Marine..., murmura-t-il brutalement secoué d'un sanglot.
-Xavier..., murmura-t-il de nouveau, de plus en plus accablé.
Zarina le regarda de haut, ses yeux arborant un air condescendant. Aucune trace de déshonneur ou de compassion ne pouvait se lire sur son visage. Elle leva les yeux au ciel et soupira.
-Arrêtez donc votre cirque, Alexander, persifla la toxique sous-chef.
-Petite nature! grinça-t-elle entre ses dents.
Elle le fit sortir et l'exposa à toute l'agence qui se trouvait en face de son bureau.
-Ooooooooh!, s'écria Zarina avec un ton faussement attendri et moqueur dans la voix.
-On a un gros chagrin, mon tout petit ?, s'enquit-elle en s'adressant à son assistant.
Tous les employés la dévisagèrent. Certains une expression outrée, d'autres en colère ou encore attristées. Fière d'elle, Zarina éclata d'un rire cynique. Elle aurait pu continuer à l'humilier encore longtemps, mais une jeune femme fit son entrée et à la vue de la scène, elle hurla:
-ZARINA!
Les yeux de la principale concernée s'agrandirent et son cœur s'emballa brusquement. Prise sur le fait, elle ne put reculer.
La nouvelle arrivante se planta devant l'harceleuse, la toisant de ses grands yeux bleu océan, surmontés de quelques reflets grisâtres.
-Zarina. Tu entres dans ce bureau maintenant et tu m'attends, dit-elle en pointant du doigt le lieu duquel la sous-chef était sortie avec Alexander. Elle s'exécuta sans réticence.
-Merci énormément, madame, dit Alexander.
-Combien de fois t'ai-je dit de m'appeler Zoélyne!
-Pardon, mad...Zoélyne, se reprit l'assistant.
La jeune femme nommée Zoélyne était la dirigeante de cette entreprise scientifique. Elle entra dans le bureau où l'attendait Zarina. La jeune fille leva alors ses yeux sur celle qui serait son bourreau.
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