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SÖREN - Remaolus [fr]

Chapitre 5 - 2/2

Chapitre 5 - 2/2

Oct 07, 2019

Je frappe deux fois à la porte, puis trois fois et de nouveau deux fois. Ce code permet au commanditaire de venir nous ouvrir lui-même, histoire de ne pas refiler un paquet de drogue dure aux gosses ou au conjoint. La porte s’ouvre sur une magnifique femme blonde. Ses beaux yeux bleus rivés sur son portable, elle ne m’accorde pas un regard.

« Bonsoir, dis-je en sortant le colis.
- J’ai failli attendre, me dit-elle en sortant une épaisse enveloppe.
- Je compte avant.
- Je sais. »

Je cale le colis sous mon bras et commence à ­compter la monnaie. Son impatience me donne envie de prendre mon temps, mais je ne suis pas payé pour être un connard.

« Très bien, voici pour v... »

Elle attrape le paquet et me ferme la porte au nez. Je soupire par le nez, range l’enveloppe et sors une cigarette.
Une journée comme les autres, en somme.

Mes mains sont prises d’un léger tremblement quand j’attrape ma pipe à antiob. Le manque se fait systématiquement sentir le soir venu. Je n’en suis pas un grand consommateur, je déteste perdre mes moyens, mais c’est tout ce que j’ai trouvé pour avoir un sommeil tranquille. Le problème avec cette drogue, c’est la rapidité à laquelle on en devient dépendant. Il ne m’a suffi que d’une prise pour plonger dedans. Avii m’en a offert en guise de récompense le jour où je lui ai ramené Tanya. J’en consommais déjà avant, mais la sienne est d’une qualité toute autre. Depuis, il m’en fournit à volonté. Certains n’ont pas la chance d’en consommer de bonne provenance et finissent avec de la drogue coupée ou contrefaite. Les conséquences sont désastreuses pour la santé mentale. L’antiob, même la meilleure, détruit à petit feu. Elle consume les poumons, empoisonne le sang et réduit l’espérance de vie. Mais elle empêche de penser, calme les douleurs et bloque les traumatismes. Le manque provoque des hallucinations, rend violent, irrationnel, paranoïaque et impulsif. Un sevrage en douceur est presque obligatoire pour les plus gros fumeurs. Une forte consommation, suivie d’un arrêt brutal, peut mener à l’arrêt cardiaque. En prendre, c’est le risque d’aimer les effets et de chercher à les ressentir le plus souvent possible. Beaucoup de banlieusards finissent par fuir leur réalité par le biais de l’antiob, le nombre de victimes d’overdose est inimaginable.
Je verse les cristaux violacés dans ma pipe en fer. Il m’en reste juste assez pour les deux prochains jours. Je ferme le sachet et le remets dans la petite boite en bois dans laquelle je range ma réserve personnelle. Je la remets dans mon armoire et retourne à ma préparation. Assis sur le canapé, je gratte une allumette et glisse la flamme dans l’ouverture. Les cristaux changent de couleur pour devenir bleu foncé. Son goût est des plus atroce, une sorte de mélange d’alcool à brûler, de javel et de goudron chaud. J’ai bien failli vomir la première fois que j’en ai pris. Mais les bienfaits que j’en ai tirés ont vite pallié ce détail.
J’en tire une longue bouffée, l’effet est immédiat. La totalité de mon corps se détend, s’allège. Je bascule ma tête en arrière et me laisse tomber sur le dossier du canapé. J’expire une fumée blanche légèrement bleutée. Ma vue se brouille et mes pensées s’apaisent. Un filet de fumée d’un bleu profond s’échappe paresseusement de ma pipe et vient se mêler à celle que j’ai recrachée. Je ferme les yeux, mon mal de tête s’envole, mes muscles se dénouent et mon cœur ralentit. Mes idées noires s’endorment pour laisser place à mes plus beaux souvenirs ; des montagnes enneigées aux prairies de fleurs blanches du Haut d’Enterr.

« Tu ne m’attends pas pour voyager ? »

Une main passe dans mes cheveux et descend sur mon visage. Le canapé s’affaisse à côté de moi et des lèvres rencontrent les miennes. J’ouvre les yeux. Adrianne me regarde émerger. Je me redresse, reprends une bouffée et lui tends la pipe.

« Tu rentres tôt.
- Descente de flic, répond-elle en tirant sur l’antiob, je suis partie. »

Elle expire lentement et se laisse aller contre moi.

« Est-ce que tu m’aimes ? Me demande-t-elle.
- Arrête de poser cette question. »

Nous passons la demi-heure suivante à tirer sur l’antiob. La pièce finit dans un brouillard bleuté quand Adrianne commence à délirer. Elle est bien plus sensible à la drogue que moi.

« On pourrait tout arrêter maintenant, dit-elle en se plaçant à califourchon sur moi, mettre fin à ces conneries. Ensemble, ça serait romantique. »

Elle n’attend pas ma réponse et m’embrasse. Cette fille est ravagée par la drogue, l’alcool et sans doute par des maladies dues à son activité. Submergée par un passé que je ne connais pas et que je ne veux pas ­connaître par peur de m’attacher à elle, Adrianne cherche à tout prix à m’entraîner dans sa chute et, si je l’écoutais, ça ferait longtemps que nous serions dans la rubrique faits divers du journal. Elle ne se bat plus, elle cherche juste une âme aussi écorchée que la sienne pour sauter le pas avec elle.

« Pourquoi tu restes avec moi, Adrianne ?
- Tu es gentil. »

Elle m’embrasse de nouveau en passant sa main sur mes épaules et descend sur mes bras, jusqu’à mes mains. Ses doigts soulèvent mes manches et caressent les centaines de cicatrices qui labourent mes avant-bras. Va savoir pourquoi elle aime autant les toucher, ça doit la réconforter de voir qu’elle n’est pas la seule à intérioriser. Elle se colle un peu plus à moi et glisse ses mains sous mon haut. Je soupire, las. Je n’ai pas spécialement envie de coucher avec elle ce soir, j’avais surtout en tête de me reposer. Mais la drogue me cloue au canapé et mon corps réagit à ses avances. Un des nombreux effets secondaires de l’antiob.

« Tu es à moi. » me chuchote-t-elle en embrassant mon cou.

Tant pis.

La pluie est bénéfique pour la capitale. Elle nettoie, décolle la pollution des immeubles, emporte les déchets et autres impuretés jonchant les rues avant d’être évacuée par de larges gouttière. Ces mêmes gouttières qui déversent leur contenu directement au Sous-sol. C’est-à-dire sur nous, les banlieusards.
Aujourd’hui, il pleut. Et aucun habitant de Sétess n’aime la pluie. Une forte odeur de goudron trempé flotte dans les airs et se mêle aux vapeurs odorantes des égouts. Comme tous les bars de la banlieue, Le Rico est bondé. Une odeur poisseuse d’humidité, d’alcool et de sueur embaume la salle. Des rires se mêlent à la musique et aux discussions. Çà et là, les tables accueillent les groupes d’amis et de gangs venus passer du bon temps ou s’abriter. Les jours de pluie sont bons pour le chiffre d’affaire de ce genre de lieux. Alors que je tourne sur moi-même à la recherche d’un visage familier, une main se pose sur mon bras. Je me retourne. Le sourire timide d’une jeune femme basanée m’accueille. Une mèche brune cache la moitié de son visage.

« Tanya, comment vas-tu ?
- B... Bien, me répond-elle en baissant les yeux, et toi ?
- Je vais bien. »

Je lève la main vers elle en prenant soin de lui laisser le temps de me repousser et replace ses cheveux ­derrière son oreille. Deux larges cicatrices traversent toute la partie gauche de son visage. Un cadeau qu’Hanoé le Borgne lui a imposé durant ses deux mois de captivité. Tanya est une jeune femme de 19 ans traumatisée par son expérience. Plutôt petite et fine, elle sourit peu et manque d’assurance, mais reste très courageuse. Il y a encore quelques mois de cela, elle ne pouvait parler à personne d’autre qu’à son père et moi. Elle pivote sa tête de manière à me dissimuler ses blessures.

« Je suis laide...
- Pas du tout, dis-je en lui tendant mon bras, tu es l’une des plus belles femmes que je connaisse. Même si la plus belle reste ma sœur.
- Tu es gentil... »

Tanya attrape mon bras et me guide vers l’escalier menant au balcon. Il est gardé par deux Kreels aussi grands que larges. L’un d’eux ouvre le ruban et nous laisse passer. Agrippée à mon bras, Tanya fixe le sol d’un air triste. Sa mèche est retombée sur ses cicatrices.

« Mon père t’attend. » dit-elle en resserrant sa prise avant de me lâcher.

Je reste immobile quelques instants avant de sortir de ma poche un porte-carte en cuir marron. Je l’ouvre et le montre à Tanya.

« C’est ma sœur. »

D’abord surprise, elle finit par y jeter un coup d’œil. Son expression change radicalement. Elle fixe la photo de longues secondes et la touche du bout des doigts comme s’il s’agissait d’un trésor, avant de me sourire. Je range mon porte-carte, replace sa mèche derrière son oreille et me dirige vers son père. Il fait trop chaud pour le nordique que je suis, pourtant je ne retire pas ma veste. Je croise plusieurs visages connus sans m’attarder sur eux. Avii a la réputation d’être le fournisseur le plus diplomate de la ville et va jusqu’à inviter les autres à passer du bon temps sur son territoire. Il tire sa force de ses relations et des alliances qu’il noue. Je le repère au loin, visiblement en fin de négociation avec quelqu’un. Je fais quelques pas en sa direction et percute un homme en route.

« Excusez-moi, dis-je, je ne vou... »

Je bloque malgré moi quand je me rends compte qu’il est albinos. Dans un décor aussi sombre, avec ses yeux rouges, il aurait presque l’air d’une apparition. Il me saisit violemment par le col.

« Qu’est-ce que tu regardes comme ça, enfoiré ?
- Rien, je réponds vraiment gêné par la situation, pardon.
- Tu fais bien de t’excuser, connard. »

Il me lâche et s’éloigne en prenant soin de me bousculer au passage. Quel caractère de chiotte ! Je sais que je n’avais pas à le fixer comme ça, mais tout de même. Je replace ma veste et reprends ma route.

« Sören ! M’appelle Avii. Viens par là mon grand ! »

Je tente de ne pas penser au fait que tout le balcon vient d’entendre le chef du territoire me parler comme à son gosse et me dirige vers lui. Il me donne une grosse tape bourrue dans le dos et manque de me décoller les poumons au passage.

« Bonsoir, Avii, parviens-je à souffler.
- Tu as fait sourire ma fille ! S’écrie-t-il. Ce n’est pas arrivé depuis longtemps ! »

Il laisse échapper un rire sonore en me prenant dans ses bras. Avii est la personne la plus amicale que je connaisse, malgré ses allures de guerrier sanguinaire. Une montagne de muscles au visage carré, pourvu d’un nez aquilin et d’une mâchoire large comme une enclume sur laquelle repose une barbe aussi noire que ses longs cheveux. Charismatique, son but est d’unifier le Sous-sol pour créer une puissance suffisamment influente pour diriger Esser. S’il ne se fait pas assassiner d’ici là, il pourrait réussir.
Il m’invite à m’asseoir, je ne me fais pas prier.

« Tu voulais me voir ? Demandé-je.
- Oui, tu es au courant pour Viel ?
- Dee m’a parlé de la fusillade et de sa mort, dis-je, tu as des nouvelles ?
- Une sale histoire, me répond-il en me donnant un verre, l’assassin est un tueur professionnel de Dhune. Il se fait d’ailleurs appeler Le Professionnel. J’ai mené ma petite enquête en envoyant des hommes chez lui. Tu sais, pour le secouer un peu et récolter deux ou trois noms.
- Et ?
- Et sur les dix, un seul est revenu. Et même pas en­tier. »

Il ponctue cette dernière phrase d’un énième rire.

« Laisse-moi deviner : du coup, t’as voulu le ra­meuter.
- Effectivement. Mais ce “Professionnel” refuse de travailler exclusivement pour moi. J’ai quand même ­négocié l’immunité, moyennant un versement ponctuel.
- Bien, dis-je en posant mon verre, qu’est-ce que je peux faire pour toi, du coup ?
- Une livraison. »

Il sort un petit paquet comme j’ai l’habitude d’en livrer chaque jour.

« J’ai cru comprendre que le meurtre de Viel a été commandité par un autre fournisseur, explique-t-il, tout me laisse croire qu’il s’agit de Stone.
- Le chef de la banlieue de Liia ?
- C’est ça. Tu as dû me voir avec l’un de ses négociateurs en arrivant. Il est venu avec son larbin blafard, Blake. »

L’albinos de tout à l’heure me revient rapidement en tête.

« J’ai échangé quelques politesses avec ce sympa­thique personnage.
- Eh bien évite-le, c’est un sadique. »

Son ton paternaliste m’arrache un sourire.

« J’ai plus cinq ans, papa.
- C’est ça, me répond-il en riant, fous-toi de moi. Arrogant.
- Bon, et je fais quoi du paquet ?
- J’aimerais que tu le livres à un client de la banlieue de Liia et que tu laisses traîner tes oreilles dans le coin après.
- Je vois. »

Tanya nous rejoint et dépose deux pintes sur la table basse.

« Je me suis dit que vous auriez soif, se justifie-t-elle.
- Tu as eu raison. » Je réponds.

Elle sourit encore une fois et s’en va en rougissant. Je remarque qu’elle a laissé la mèche derrière son oreille cette fois-ci. Avii m’observe quand je reviens à lui. Je suis pris d’une montée de stress en imaginant la scène qui vient de se produire de son point de vue de père.

« Elle t’aime beaucoup.
- Désolé, m’entends-je dire.
- Ne le sois pas, me rassure-t-il en souriant.
- Hum... »

Son expression devient sérieuse. Trop sérieuse. Je peux presque sentir physiquement ses yeux gris sur moi.

« Tu sais que tu es un alien ici, au Sous-sol. Tu as beau te fringuer comme nous, parler comme nous, vivre comme nous, tu as toujours l’air d’un ange paumé en enfer. Tu vas finir par te faire bouffer si tu restes dans le coin. Tu es comme ma fille, bien trop gentil. » Il marque une pause. « Sören, je peux te poser une question ?
- Oui, bien sûr.
- Tu as fait le choix d’être ici, au Sous-sol. Pourquoi ? »

Depuis que je suis ici, à Esser, je prends soin d’éviter ce genre de conversation. Adrianne a souvent profité de la drogue pour tenter – en vain – de me tirer des informations sur mon passé. J’esquive les questions personnelles ou les invitations à développer mes propos quand je mentionne ma sœur ou ma carrière militaire. Et cela, même si j’ai la personne en sympathie. Je ne veux pas tomber dans le piège et me livrer. Je ne veux pas que l’on m’aide ou que l’on me prenne en pitié. Je ne le mérite pas.
Je baisse les yeux sur ma pinte et finis par répondre :

« Je suis un monstre. »

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